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5e dimanche de Carême
Epître
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Hébreux [1] (V 7-9)[2] Le Christ, pendant les jours de sa vie mortelle, a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication à Dieu qui pouvait le sauver de la mort ; et, parce qu'il s'est soumis en tout, il a été exaucé. Bien qu'il soit le Fils, il a pourtant appris l'obéissance par les souffrances de sa passion ; et, ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. Textes liturgiques © AELF, Paris [1] L’épître aux Hébreux est en tous points conforme à l'ensemble de la pensée de saint Paul, exprimée dans ses épîtres ; l'insistance sur certains points particuliers est rendue nécessaire par les circonstances. Cependant la langue, le style, la manière d'introduire les citations bibliques, l'allure académique de l'ensemble décèlent une autre main que la sienne. Origène a donné l'opinion la plus sage, qui est devenue celle de l'Eglise catholique : « Pour moi, si je donnais mon avis, je dirais que les pensées sont de l'Apôtre ; mais la phrase et la composition sont de quelqu'un qui rapporte les enseignements de l'Apôtre, et pour ainsi dire de l'écolier qui écrit les choses dictées par le maître... Mais qui a rédigé la lettre ? Dieu sait la vérité » M. Trinquet attribue cette épître à Apollos qui l'aurait écrite vers l'an 65. [2] Ce court extrait de la lettre aux Hébreux offre une présentation très riche et très dense de la personne du Christ. Fils et unique grand prêtre, Jésus est accrédité auprès de Dieu ; il est plein de compassion pour les hommes car il a partagé leur condition. En évoquant le grand cri, les larmes, la prière et la supplication de Jésus, I'auteur redit dans son propre langage ce que les évangélistes ont retenu de la scène de Gethsémani. Si la prière de Jésus a été exaucée, ce n'est pas en infléchissant la volonté du Père. Jésus a été exaucé à partir de sa soumission, en prenant en bonne part cette volonté qui s'imposait à lui. Il a accompli un geste de piété au sens fort du terme. Par ses souffrances et sa mort, Jésus entre dans la gloire. La fin du texte anticipe l'hymne célèbre aux Philippiens qui sera entendue le dimanche des Rameaux. Dans la logique de l'écrit, le registre du vocabulaire est sacerdotal. La perfection renvoie au terme technique de l'Ancien Testament « remplir la main » utilisé pour l'investiture des prêtres. Investi comme grand prêtre par son entrée dans la gloire, Jésus pourra mener à la perfection ceux qui lui obéissent. L'espérance de l'auteur s'enracine dans sa contemplation du mystère du Christ. |