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16e dimanche des temps ordinaires
Première lecture
Lecture du livre dela Sagesse (XII 13& 16-19)[1] Il n'y a pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur, toi qui prends soin de
toute chose, et montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes. Ta force
est à l'origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te rend patient
envers toute chose. Il montre sa force, l'homme dont la puissance est discutée,
et ceux qui la bravent sciemment, il les réprime. Tandis que toi, Seigneur, qui
disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup
de ménagement, car tu n'as qu'à vouloir pour exercer ta puissance. Par ton
exemple tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain, et tu as
pénétré tes fils d'une belle espérance : à ceux qui ont péché tu accordes
la conversion.
Textes liturgiques © AELF, Paris [1] Ce livre de l’Ancien Testament que la tradition latine de la Vulgate, d’après saint Jérôme, appelle le « Livre de la Sagesse », fut intitulé, dans la Septante : « Sagesse de Salomon » ; c’est l’un des cinq livres sapientiaux de la Bible. Il est pratiquement sûr, aujourd’hui, que ce livre fut écrit en grec par un juif qui se donne pour le roi Salomon mais qui vivait probablement à Alexandrie. Comme l’auteur utilise la tradution des Septantes et que ceux-ci n’ont guère achevé leur traduction avant le début du troisième siècle avant Jésus-Christ, on ne peut regarder le Livre de la Sagesse comme antérieur à cette date ; par ailleurs, comme l’auteur ignore tout des idées de Philon qui vécut entre 20 avant Jésus-Christ et 54 après Jésus-Christ, on ne peut le dater après la dernière moitié du premier siècle avant Jésus-Christ ; enfin, comme il semble que l’auteur se situe dans une période où les juifs d’Alexandrie sont soumis à quelques tracas et qu’on sait qu’ils ne commencèrent à pâtir que sous Ptolémée VII Physcon (146-117) et surtout sous Ptolémée VIII (117-81), il faut dater le Livre de la Sagesse à cette époque ou, au plus tard, dans la dernière moitié du premier siècle avant le Christ. L'auteur du Livre de la Sagesse a réussi une admirable synthèse entre la foi juive et les apports de la philosophie grecque. Ce passage du Livre de la Sagesse est tiré d'un ensemble (chapitres X à XIX) qui relit l'histoire du peuple élu pour y découvrir l'œuvre de la sagesse de Dieu. Après l'Exode, il vient d'être question de l'installation en Canaan : or, bien qu'ennemis, les Cananéens, comme les Egyptiens, ont été frappés par Dieu certes, mais avec modération. Pourquoi cette modération ? A cause de la sagesse de Dieu. Le Dieu d'Israël parce qu’il est le Dieu unique, est universel. C'est lui qui mène tous les hommes et qui guide les événements de l'histoire. Il a la plénitude de la puissance, mais il n'en abuse pas, il n'est pas impartial, mais juste. Il est à la fois le souverain de tout, et il fait preuve de patience. Il unit les contraires que les hommes jugent inconciliables. A la différence du tyran qui écrase et réprime pour sauvegarder son autorité, Dieu agit avec indulgence et ménagement. Il est parfaitement libre, étranger à toute pression, il agit quand et comme il veut, non dans la fantaisie, mais la justice. Ainsi, la conduite de Dieu nous est une leçon. Il nous apprend à être humains et à croire à l'amendement du pécheur, à l'espérance de sa conversion. Toute l’Ecriture nous invite à être misécordieux comme Dieu est miséricordieux. |