5ème dimanche des temps ordinaires

Evangile

Suite du saint Évangile de notre Seigneur
Jésus-Christ selon Saint Matthieu (V, 1-12).

Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus sur la montagne, il leur disait : « Vous êtes le sel de la terre.[1] Si le sel n'a plus de saveur, comment redeviendra-t-il du sel ? Il n'est plus bon à rien : on le jette dehors et les gens le piétinent[2]. Vous êtes la lumière du monde[3]. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes[4] : alors, en voyant ce que vous faites de bien[5], ils rendront gloire à votre Père qui est dans les cieux. »


Le sel dans la Bible >>

Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Pour leur montrer combien ces devoirs sont importants, leur apprendre avec quelle rigueur il les leur impose, il leur montre en jeu non pas seulement leur salut, mais celui du monde entier. Je ne vous envoie pas à quelques villes, ni à une seule nation comme autrefois les prophètes, mais au monde entier, et au monde affligé de maladies nombreuses (...) Et s'ils n'ont pas en eux une vertu capable de sauver le monde, ils seront au-dessous de leur tâche (...) Jésus voulut que ses apôtres fussent dans le monde entier des docteurs redoutables, ne sachant ni flatter ni déguiser, mais ayant une saveur mordante comme le sel (...) Le sel a la vertu d'affermir les substances trop molles et de leur donner du piquant (saint Jean Chrysostome : homélie XV sur l'évangile selon saint Matthieu, 6).

[2] Celui-là seul est foulé aux pieds qui devient inférieur ; mais celui-là ned peut dit être inférieur à qui que ce soit, qui, tout en souffrant sur terre, habite par le cœur dans le ciel. Mais celui qui a peur perd sa saveur, et il se laisse fouler (saint Augustin).

[3] Le sel conserve mais la lumière est conquérante ; elle nourrit et fait grandir les plantes. Après avoir conservé par la vertu, par la sainteté de ses exemples, ceux que le Seigneur a sanctifiés lui-même et qu’il lui a confiés, le docteur doit, par sa parole, élever en haut ceux qui sont dans les ténèbres. La bonne vie doit précéder, car une vie scandaleuse détruirait tout l’effet de la parole, et la vie bonne conduit à la lumière (« Opus imperfectus », X).

[4] Celui qui est doux, modeste, miséricordieux et juste, ne garde pas pour lui le fruit de ses œuvres, mais ses vertus deviennent des sources fécondes qui servent à l'utilité d'autrui. La vie de celui qui est pur, pacifique, qui souffre persécution pour la justice, devient une vie d'utilité publique (saint Jean Chrysostome : homélie XV sur l'évangile selon saint Matthieu, 6).

[5] Autrement dit : que votre vertu, que la discipline rigoureuse de votre conduite et de votre pratique des bonnes œuvres éveillent en ceux qui vous voient le désir de glorifier le Maître universel. Que chacun de vous ait à cœur, je vous en prie, de mener une vie si parfaite qu'elle entraîne tous ceux qui la voient à chanter la louange du Maître (…) Par votre conduite exemplaire, attirez sur vous la grâce de l'Esprit, si bien que vous deviendrez inexpugnables. Ainsi l'Eglise se réjouira et exultera de votre progrès ; notre Maître à tous sera glorifié et tous nous deviendrons dignes du Royaume des cieux, par la grâce, la miséricorde et l’amour du Fils unique de Dieu, notre Seigneur Jésus Christ, à qui soient, avec le Père et le Saint-Esprit, gloire, puissance, honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen (saint Jean Chrysostome : « Catéchèses baptismales », IV 33).