5ème dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre d'Isaïe (LVIII, 7-10)[1].

Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors, ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t'accompagnera. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Si tu fais disparaître de ton pays le joug, le geste de menace, la parole malfaisante, si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Ce passage du prophète Isaïe est une interpellation prophétique dans le cadre du culte, à Jérusalem, au lendemain du retour d'Exil. L'enthousiasme et la ferveur ont été de courte durée ; les fidèles qui s'étonnent de l'inaction de leur Dieu, exigent de lui une réponse à la hauteur de leurs bonnes œuvres, de leurs pratiques pénitentielles et de leurs renoncements. Face à ces gens totalement désaccordés par rapport au projet de Dieu, le prophète pousse un cri. Au peuple désabusé découragé, il doit d'abord rappeler les grandes promesses de Dieu : la lumière se lèvera, le nouvel exode aboutira... Mais il lui faut en même temps redire ce que Dieu aime vraiment, ce qui maintient sur le chemin de la vie et de liberté qu'il a ouvert pour le peuple, ce qui ouvre à sa Présence lumineuse, ce qui illumine la route obscure. Des mots et thèmes essentiels de l'Exode ont été évoqués : ouvrir, libérer, guider, marcher avec le Seigneur. Tout ce qu'Israël a appris et expérimenté dans son histoire de détresse et de salut, il doit continuer à en vivre et à en témoigner. Il y a des injustices à détruire, des violences à rejeter, un accueil large à pratiquer, des partages à réaliser. C'est une sorte d'exode sur place que doit accomplir sans cesse le peuple de Dieu. Chemin de libération, pratique de partage, ouverture à une vie fraternelle... Le jeûne pourrait en être une belle image, la célébration cultuelle un bon rappel. C'est cela qui ouvre la voie de la lumière, à une justice qui ne sera que le reflet lumineux de la Présence du Seigneur.