Solennité de la Toussaint

Epître

Lecture de la première lettre de saint Jean, (III,1-3)[1].

Mes bien-aimés, voyez comme il est grand, l'amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu - et nous le sommes -. Voilà pourquoi le monde ne peut pas nous connaître : puisqu'il n'a pas découvert Dieu. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est. Et tout homme qui fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] A sa manière, ce bref extrait de la première épître de saint Jean livre le secret de la sainteté, le cœur de l'être chrétien : Nous sommes enfants de Dieu. Le fondement se trouve dans l'initiative du Père, dont « l’amour s'est manifesté au milieu de nous : il a envoyé son Fils unique dans le monde, pour que nous vivions par lui » (I Jean, IV 9). L'existence de Jésus n'a rien d'une mythologie : dans les situations concrètes de sa vie d'homme, il s'est librement comporté en Fils, dépendant et confiant envers le Père, jusqu'au bout. Poussés par son Esprit ses disciples ont fait l'expérience dé ce chemin nouveau : comme leur Seigneur, ils ont connu la joie d'être aimés par le Père. Mais comme lui aussi, ils ont été rejetés par le monde ; preuve qu'ils sont bien devenus des hommes nouveaux. Sur ce long chemin qui mène au Royaume de Dieu, ils ont connu le grand désir de rejoindre le Christ pour être toujours avec lui, le désir de le voir face à face par-delà la recherche tâtonnante et laborieuse de la foi. Saint Paul exprime cette expérience d'une manière étrangement semblable : « Votre vie est cachée avec le Christ, en Dieu. Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous aussi vous paraîtrez avec lui en pleine gloire » (Colossiens, III 3-4). Ce désir purifie le cœur de l'homme et le prépare à voir son Seigneur.