Solennité du Saint Sacrement

Psaume 109

Oracle du Seigneur à mon seigneur :
" Siège à ma droite,
et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône ".

De Sion le Seigneur te présente
le sceptre de ta force :
" Domine jusqu'au cœur de l'ennemi ".

Le jour où paraît ta puissance,
tu es prince, éblouissant de sainteté :
" Comme la rosée qui naît de l'aurore, je t'ai engendré ".

Le Seigneur l'a juré
dans un serment irrévocable :
“ Tu es prêtre à jamais selon l'ordre du roi Melkisédek[1] "

Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Melkisédek est une figure du Christ : n’étant pas juif de race mais cananéen, il anticipa, par son sacerdoce, celui du Fils de Dieu, comme le dit le psaume CIX : « Tu es prêtre à jamais selon l’ordre du roi Melkisédeck ». Cet ordre de Melkisédek a été interprété de façons très diverses : d’abord, seul, Melkisédek fut à la fois roi et prêtre. Puis, c’est avant l’établissement de la circoncision qu’il exerça son ministère : il montrait par là que ce n’est pas des Juifs que les païens ont reçu le sacerdoce, mais bien les Juifs des païens (...) Melkisédek enfin n'a pas immolé des victimes de chair et de sang, ni reçu dans ses mains des entrailles d'animaux privés de raison, mais il a inauguré le sacrement du Christ par un sacrifice simple et pur, l'offrande du pain et du vin. En outre, l'Epître aux Hébreux expose longuement d'autres ressemblances entre Melkisédek et le Christ. Melkisédek, dont le nom signifie « roi juste », était roi de Salem, c'est-à-dire « roi de paix ». I1 était sans père, sans mère, sans généalogie (...) Par ces mots, l'Apôtre souligne que Melkisédek apparaît subitement dans la Genèse, allant à la rencontre d'Abraham qui s'en revenait après le massacre de ses ennemis. Ni avant ni après, le nom de Melkisédek ne se retrouve dans le livre saint. Son sacerdoce est donc une figure du sacerdoce du Christ et de son Eglise, sacerdoce éternel, sans limites dans le passé comme dans l'avenir, tandis que le sacerdoce d'Aaron, chez les Juifs, eut un commencement et une fin. Tout ce passage de l'Epître aux Hébreux (...) montre bien qu'avant Lévi et Aaron, Melkisédek, un païen, fut véritablement prêtre. Bien mieux, un si grand prêtre, qu'il lui fut donné de bénir, en la personne d'Abraham, les futurs prêtres des Juifs qui descendraient du patriarche. Tout ce qui est dit ici à la louange de Melkisédek concerne le Christ dont il est la figure. Et le déploiement du sacerdoce du Christ, ce sont les sacrements de l'Eglise (saint Jérôme : épître LXXIII, 2-3).