Solennité du Saint Sacrement

Epître

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (XI 23-26)[1].

Frères, moi, Paul, je vous ai transmis ce que j'ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur : la nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce[2], il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi ». Après le repas, il fit de même avec la coupe en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi ». Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Il est tout normal que la seconde lecture de cette fête soit le récit de l'institution de l’Eucharistie, tel que saint Paul le rapporte, et tel qu'il l'avait reçu lui-même de la tradition. Comparé aux récits parallèles dans les évangiles synoptiques, on remarque que la relation paulinienne met bien en évidence la dimension d'attente, d'avenir, qui caractérise l'Eucharistie. Cet aspect de l'Eucharistie est très bien mis en relief par l'anamnèse de la prière eucharistique : « Nous proclamons... nous célébrons... nous attendons ta Venue dans la Gloire ». La Messe : Mémorial, Présence et Prophétie. Nous professons, à chaque Eucharistie, que Jésus est vivant et que ce qui a été commencé à Pâques est irréversible. C'est à travers la forme liturgique que Paul rappelle le repas du Seigneur, et présente les trois éléments du mémorial : proclamer un événement du passé (la mort) aujourd'hui sacramentellement présent (espèces) et annoncer ainsi son achèvement dans le Royaume (jusqu'à ce qu'il vienne).

[2] Pourquoi rend-il grâce ? Pour nous enseigner comment il faut accomplir ce mystère. Pour nous montrer qu'il ne va pas à la Passion malgré lui.  Et il nous formait à supporter avec action de grâce ce que nous avons à souffrir, en y puisant même de grandes espérances (saint Jean Chrysostome : homélie sur l’évangile selon saint Matthieu, LXXXII, 1).