4e dimanche de Carême (de Laetare)

Epître

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (V 17-21)[1]

Frères, si quelqu'un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s'en est allé, un monde nouveau est déjà né. Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné comme ministère de travailler à cette réconciliation. Car c'est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui ; il effaçait pour tous les hommes le compte de leurs péchés, et il mettait dans notre bouche la parole de la réconciliation. Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c'est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] La logique de saint Paul n'est pas toujours facile à cerner, surtout dans les passages où, à la fois, il laisse parler son cœur, se détend et essaie de fonder ses affirmations. Ce semble bien être le cas dans ce court extrait de la seconde épître aux Corinthiens. Globalement il est cependant possible de percevoir les convictions qui animent saint Paul. Un mot revient plusieurs fois, celui de « réconciliation ». Saint Paul fait peut-être une allusion discrète à la fameuse « réconciliation », c'est-à-dire à l'amnistie décrétée par l’Empereur à l'occasion de la reconstruction de la ville de Corinthe. Ici, de toutes manières, le mot prend une autre ampleur puisqu'il s'agit de la réconciliation de Dieu avec le monde. Saint Paul souligne fortement que cette réconciliation ne peut venir que de Dieu grâce au Christ. Les apôtres ne sont que des « ambassadeurs » ; ils ne peuvent parler en leur nom : « Au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu ». Une fois de plus, on remarque la place centrale du Christ dans la foi de saint Paul. La lecture se termine sur un verset qui présente bien des difficultés au niveau de l'interprétation. On y reconnaît cette affirmation : la réconciliation n'est offerte que par le Christ. La formule de saint Paul semble audacieuse : Jésus est devenu « péché » pour que nous devenions « justice de Dieu ».