Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (IV 4-7)^[1]

Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie. Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, dans l'action de grâce, priez et suppliez pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, gardera votre cœur et votre intelligence dans le Christ Jésus.

Textes liturgiques © AELF, Paris

^[1] Si saint Paul peut inviter ses chers Philippiens à la joie, c'est que lui-même, bien qu’il soit « dans les chaînes », peut chanter sa joie dont il donne les caractéristiques et la motivation. Il s’agit d’une joie « dans le Seigneur » mort et ressuscité ; la joie chrétienne résulte donc de la communion au mystère pascal de Jésus. La joie chrétienne ne peut être que continuelle, comme la prière qui l'accompagne et l'entretient. joie chrétienne est source d'une « sérénité » qui, tranchant sur la morosité ou l'agressivité ambiantes, constituera un témoignage aux yeux des hommes. La motivation de cette joie est la proximité du Seigneur. Il ne peut s'agir là, selon l'usage constant de Paul, que de la venue finale du Christ, de la Parousie. Il n'est pas sûr que l'Apôtre, surtout à l'époque de cette lettre, ait pensé que cet événement fût chronologiquement proche ; toute la tradition prophétique annonçait comme imminent le « Jour du Seigneur » ; depuis le Christ, nous sommes dans les temps de la fin et cette proximité est donc plus que jamais promise ; mais elle a valeur qualitative et non quantitative : tout le temps chrétien est sous le signe de la venue du Seigneur, quelle que doive en être la durée, car « ce jour ou cette heure nu/ ne les connaît » (évangile selon saint Marc, XIII 32). Et parce que Celui qui vient est « le Prince de la paix » (Isaïe, IX 5), le croyant peut d'ores et déjà la goûter.