27e dimanche des temps ordinaires

Evangile

Suite du saint Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ selon Saint Luc (XVII 5-10).

Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « La foi, si vous en aviez gros comme un grain de sènevé1, vous diriez à ce mûrier2 : " Déracine-toi et va te planter dans la mer " et il vous obéirait.

Lequel d'entre vous, quand son serviteur vient de labourer ou de garder les bêtes, lui dira à son retour des champs : " Viens vite à table ? " Ne lui dira-t-il pas plutôt : " Prépare-moi à dîner,  mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et

que je boive. Ensuite tu pourras manger et boire à ton tour.3 " Sera-t-il reconnaissant envers ce serviteur d'avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : " Nous sommes des serviteurs inutiles4 : nous n'avons fait que notre devoir5.


Textes liturgiques © AELF, Paris


1 La foi qu’il demande il la compare à un grain de moutarde, pour exprimer sa faiblesse apparente et sa flamme intérieure qui se fait sentir au palais et aux entrailles de l’homme quand elle a rencontré les épreuves qui étaient de nature à l’écraser (saint Bède le Vénérable : commentaire de l’Evangile selon saint Luc).

2 Le mûrier dont les fruits prennent la couleur du sang signifie cet Evangile de la Croix qui fut, par la foi des apôtres, transplanté de la Judée, son pays d’origine, dans cette mer jusque-là toujours agitée qui était le peuple des Gentils. La parabole que Jésus va leur exposer, indiquant les devoirs des serviteurs, prouve qu’en effet il attendait d’eux de grandes choses (saint Bède le Vénérable : commentaire de l’Evangile selon saint Luc).

3 Par ces paroles, il excite ses serviteurs à désirer le partage de ses joies dans la béatitude éternelle. En attendant, il les fortifie pour le labeur de leur ministère. Et les apôtres servaient leur maître quand, chez tous les peuples, ils préparaient la Cène du Sauveur, pour garder son souvenir perpétuel. Cette Cène, le croyant sait ce qu’elle est : que celui qui l’ignore et veut la connaître devienne croyant (saint Pierre Chrysologue : sermon CLXI).

4 C’est là la vraie perfection de l’homme quoi qu’il ait fait, de se croire imparfait (saint Jérôme : épître XLIII).

5 Ainsi donc, si grandes que soient nos œuvres, personne ne doit s’en glorifier, parce que nous devons tous nos services à Dieu en toute justice. De votre serviteur, après des services rendus, vous exigez d’autres services encore : de même, quand vous avez donné à Dieu quelques uns de vos services, vous n’avez pas le droit d’en rester là. Dieu n’accepte pas que vous soyez son serviteur pour un moment ou pour un seul travail ; tant que nous vivons nous devons travailler à son service. Reconnaissez que vous êtes un serviteur engagé pour des services incessants (saint Ambroise : commentaire de l’Evangile selon saint Luc, VIII 31).