27e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre à Timothée1, (I, 6-8 & 13-14)2

Fils bien-aimé, je te rappelle que tu dois réveiller en toi le don de Dieu que tu as reçu quand je t'ai imposé les mains. Car ce n'est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de raison. N'aie pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur, et n'aie pas honte de moi, qui suis en prison à cause de lui ; mais, avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance pour l'annonce de l'Évangile.

Règle ta doctrine sur l'enseignement solide que tu as reçu de moi, dans la foi et dans l'amour que nous avons en Jésus Christ. Tu es le dépositaire de l'Évangile, garde-le dans toute sa pureté grâce à l'Esprit Saint qui habite en nous.


Textes liturgiques © AELF, Paris


1 Saint Timothée, né à Lystres d’un père païen, fut, avec sa mère (Eunice) et sa grand-mère (Loïs), juives et croyantes, converti par saint Paul qui, sur la recommandation des prophètes de la communauté de Lystres, le prit comme compagnon de voyage. Saint Paul lui confia des missions près des communautés (Thessalonique, Macédoine, Corinthe) et l’utilisa comme secrétaire pour rédiger les épîtres. Après avoir partagé sa première captivité, il accompagna saint Paul jusqu’à ce que celui-ci lui demandât de rester à Ephèse dont il fut le premier évêque. La tradition dit qu’il fut massacré à coups de massue et de pierres dans une émeute populaire, pour avoir voulu dissuader le peuple de se mêler aux désordres d’une fête païenne. Le corps de saint Timothée fut enterré près de celui de saint Jean, à Ephèse, où il resta jusqu’à ce qu’on le transportât à Constantinople (356).

2 Saint Paul a le souci de maintenir Timothée dans la fidélité à sa vocation. L'apôtre part de l'imposition des mains, geste qui remonte à Jésus lui-même, et qui est le signe extérieur d'une réalité plus intérieure. Les disciples de Jésus sont les premiers à demander à leur maître d'imposer les mains aux sourds, aux muets, aux aveugles. Jésus imposera les mains à la femme courbée ou à celle qui a un flux de sang, comme aux petits enfants. Signe de guérison et de résurrection dans les évangiles, I'imposition des mains dans les Actes est caractéristique du don de l'Esprit. Saint Paul en a lui-même fait l'expérience (Actes des Apôtres, IX 12-17) par les mains d'Ananie après le renversement du chemin de Damas. Ses yeux se sont ouverts et son cœur était changé. L'imposition des mains consacre l'envoi en mission des « diacres » (Actes des Apôtres, VI 6), de Saul et Barnabé (Actes des Apôtres, XIII 3). A son tour saint Paul fera le même geste sur ceux qui ne savent pas qu'il y a un Esprit Saint (Actes des Apôtres, XIX 6), sur les malades (Actes des Apôtres, XXVIII 8) et sur Timothée. De Jésus aux apôtres, des apôtres à saint Paul, de saint Paul à Timothée, de Timothée à d'autres, peu à peu ce geste devient signe de consécration à une mission au moment du baptême, de la confirmation, du sacrement de l'ordre et dans la maladie. Ici, saint Paul invite donc Timothée à être fidèle à l’Esprit qui lui a été donné, à sa mission apostolique. Saint Paul décrit ce don de l’Esprit, non comme une crainte, mais comme une force d’amour et de sagesse.