21e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre d'Isaïe, (LXVI, 18-21)[1].

Parole du Seigneur. Je viens rassembler les hommes de toute nation et de toute langue. Ils viendront et ils verront ma gloire : je mettrai un signe au milieu d'eux ! J'enverrai des rescapés de mon peuple vers les nations les plus éloignées, vers les îles lointaines qui n'ont pas entendu parler de moi et qui n'ont pas vu ma gloire : ces messagers de mon peuple annonceront ma gloire parmi les nations. Et, de toutes les nations, ils ramèneront tous vos frères, en offrande au Seigneur, sur des chevaux ou dans des chariots, en litière, à dos de mulets ou de dromadaires. Ils les conduiront jusqu'à ma montagne sainte, à Jérusalem, comme les fils d'Israël apportent l'offrande, dans des vases purs, au temple du Seigneur. Et même je prendrai des prêtres et des lévites parmi eux. Parole du Seigneur.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] « Lorsque je serai élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes » dit Jésus (évangile selon saint Jean, XII 32). « Je viens rassembler... Ils viendront... Je mettrai un signe au milieu d'eux » dit Dieu par son prophète Isaïe. L'Eglise est au milieu du monde le signe et le moyen de ce que le Christ réalise. Le rassemblement de tous les hommes dans le Christ par l'Eglise est le désir du cour de Dieu. Les juifs revenus à Jérusalem ne peuvent se contenter du petit nombre qu'ils sont sur la colline de Sion. Ils éprouvent la nécessité que Jérusalem soit à la fois un foyer missionnaire (« j'enverrai », verset 19) pour rappeler à ceux qui voudraient encore rester au loin le bonheur de la sainte montagne ou pour annoncer ce bonheur aux « iles lointaines » qui ne le connaissent pas, et un pôle d'attraction (« ramèneront», verset 20) pour faire un seul peuple. Dans ce texte qui est un des plus universalistes de l'Ancien Testament, il faut aussi noter le sens donné à l'offrande : « ils les ramèneront... en offrande au Seigneur. » Ce qui plaît à Dieu c'est l'homme offrant ce qu'il est, plus que ce qu'il a, même dans des vases d'or. Nous avons déjà là ce que dira Paul de lui-même : « être un officiant de Jésus Christ auprès des païens... afin que les païens deviennent une offrande qui soit agréable à Dieu » (épître aux Romains, XV 16), et ce qu'il dira de Jérusalem comme foyer de rayonnement (épître aux Romains, XV 19). C'est aussi l'annonce du sens chrétien de l'offrande (première épître de saint Pierre, II 5). C'est l'annonce du rassemblement eschatologique quand « les rachetés de la terre » seront « prémices pour Dieu et pour l'Agneau » (Apocalypse, XIV 3-4).