3e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (XII 12-14 & 27)[1]

Frères, prenons une comparaison : notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ. Tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés dans l'unique Esprit pour former un seul corps. Tous nous avons été désaltérés par l'unique Esprit. Le corps humain se compose de plusieurs membres, et non pas d'un seul. (...) Or, vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Le Saint-Esprit donne à chacun sa place et sa fonction dans l'Eglise. De même qu'il n'y a qu'un seul Esprit, il n'y a qu'un seul corps. Quelle que soit leur origine, juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, les baptisés ne font qu'un. Le baptême est fondement d'unité entre les hommes. Saint Paul s'inspire de la fable des membres et de l'estomac, conception courante dans l'antiquité : il y a un lien étroit entre le roi et son peuple. « Nous voici, nous sommes tes os et ta chair » déclarent à David toutes les tribus d'lsraël (II Samuel, V 2). Les chrétiens vivent une complémentarité qui leur est donnée par le Saint-Esprit dans le baptême. Malgré l'inégalité apparente des talents reçus (évangile selon saint Matthieu, XXV 14-30), chacun a son rôle indispensable : main, oreille, œil, nez, pied, que cela se voie ou non. Les moins respectés, les moins visibles sont aussi utiles que les autres. Il y a solidarité, interconnexion, interaction, interdépendance, réciprocité: « Si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l'honneur, tous partagent sa joie », mais c'est toujours le même Christ qui est dans la douleur ou le bonheur. Le premier doit se faire le serviteur de tous. C'est dans ce même Esprit qu'il y a des structures dans l'Eglise. Un groupe se détache des autres : « apôtres, prophètes, ceux qui sont chargés d'enseigner. ». Ils sont énumérés d'une manière hiérarchique. Puis, en second, viennent les autres fonctions données par le Saint-Esprit : guérir, faire des miracles, guider les frères, dire des paroles mystérieuses... : ce sont des dons occasionnels qui ne contribuent pas de la même manière à la cohésion, à l'unité. Ces « charismes » ont leur valeur dans la mesure où ils favorisent la communion. Ce qui sera développé au treizième chapitre de la même épître.