2e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du premier livre d'Isaïe (LXII 1-5)[1].

Pour la cause de Jérusalem je me tairai pas, pour Sion je ne prendrai pas de repos, avant que sa justice ne se lève comme l'aurore et que son salut ne flamboie comme une torche. Les nations verront ta justice, tous les rois verront ta gloire. On t'appellera d'un nom nouveau, donné par le Seigneur lui-même. Tu seras une couronne resplendissante entre les doigts du Seigneur, un diadème royal dans la main de ton Dieu. On ne t'appellera plus : “ La Délaissée ”, on n'appellera plus ta contrée : “ Terre déserte ”, mais on te nommera : “ Ma Préférée ”, on nommera ta contrée : “ Mon épouse ”, car le Seigneur met en toi sa préférence et ta contrée aura un époux. Comme un jeune homme épouse une jeune fille, celui qui t'a construite t'épousera. Comme la jeune mariée est la joie de son mari, ainsi tu seras la joie de ton Dieu.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Le texte du livre d’Isaïe que la liturgie nous propose aujourd’hui, annonce le relèvement de Jérusalem. Dès le premier verset des images de lumière accompagnent deux termes dont le parallélisme fait apparaître l'équivalence : la « justice » et le « salut » ; l’une et l'autre ne peuvent venir que de Dieu, et il a d'ailleurs fallu qu'lsraël passât par l'épreuve purificatrice pour pouvoir les accueillir. Les deux versets suivants soulignent que peuple n’est un signe aux yeux des « nations » que s’il est juste, c’est-à-dire fidèle à la loi du Seigneur. Etant donné la conception biblique du nom (bien plus qu'une étiquette, il s’agit de la personne même), on comprend que lorsque Dieu change le nom de quelqu'un, c'est pour signifier qu'il en fait un être nouveau. L'ancien nom ici donné à Jérusalem pouvait s'appliquer à une ville dévastée, désertée par ses habitants ; mais le texte joue sur une ambivalence : ces mots peuvent aussi s'entendre d'une femme qui fut délaissée par son époux. L'image des épousailles du Seigneur et de son peuple est courante depuis le prophète Osée ; rompant l'alliance pour courir après les idoles, Israël est comme une femme qui a trahi son époux ; mais Dieu va lui pardonner, la reprendre et se la fiancer de nouveau dans la tendresse et la fidélité. La Jérusalem rénovée sera la joie du Seigneur, comme la jeune mariée est la joie de son mari.