Fête de la Sainte Trinité

Epître

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (VIII[1] (14-17).

Frères, tous ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. L'Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c'est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l'appelant : « Abba[2] ! » C'est donc l'Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers ; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, à condition de souffrir avec lui pour être avec lui dans la gloire.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Dans la sombre description du chapitre VII de cette épître, saint Paul a montré l'humanité sous le pouvoir du péché ; dans le chapitre VIII, il décrit la vie du chrétien qui se laisse conduire par le Saint-Esprit. Dans ce passage, on remarque la répétition des mots « fils », « enfants », « héritiers » qui sont en relation avec les mots « esclaves » et « peur. » Le Fils est en relation avec le Père, la vie du baptisé est une vie relationnelle, une vie trinitaire, une vie de liberté. Par l'Esprit qui habite en lui, le baptisé peut prier la prière du Fils et oser appeler Dieu « Père », Abba. Cette révélation transforme l'image de Dieu que nous nous faisons, elle chasse la peur et nous invite à entrer dans une relation de confiance, une relation filiale. Cette relation ne suppose pas l'évasion des réalités de ce monde, car Jésus a prononcé cette prière dans son agonie à Gethsémani (évangile selon saint Marc, XIV 36). Le chrétien, pour participer à cette prière du Fils unique, passe aussi par la souffrance et la croix du Fils avant de participer à la gloire.

[2] « Abba », mot araméen  que l’on traduit par Père, est une expression respectueuse d’affection filiale que l’on pourrait traduire par Papa.