3ème dimanche de Pâques

Epître

Lecture de la première lettre de saint Jean (II 1-5)[1].

Mes petits enfants[2], je vous écris pour que vous évitiez le péché. Mais, si l'un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père[3] : Jésus-Christ, le Juste. Il est la victime offerte pour nos péchés[4], et non seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier. Et voici comment nous pouvons savoir que nous le connaissons[5] : c'est en gardant ses commandements. Celui qui dit : « Je le connais », et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur : la vérité n'est pas en lui. Mais en celui qui garde fidèlement sa parole, l'amour de Dieu atteint vraiment la perfection[6].


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Jésus sera notre défenseur devant le Père si nous nous faisons connaître et reconnaître par lui en gardant ses commandements. Dans cette épître, saint Jean reprend sans se lasser sa leçon de réalisme : les commandements (croire et aimer) pratiqués en vérité donnent seuls l'assurance de faire partie des disciples de Jésus et de l'avoir ensuite comme défenseur devant le Père.

[2] « Petits enfants » est affectueux mais ferme. C'est un maître sage et exigeant qui s'adresse à ses disciples.

[3] « Défenseur » (en grec : Paraclet) désignait parfois un avocat ou un ami qui exhorte, qui encourage. Il ne faut plus employer en français « consolateur », mot qui maintenant signifie autre chose. Un paraclet « est là à côté » de vous, en votre situation mauvaise, et parle pour vous en libérer. S'agissant de Jésus, il s'adresse au Père, en intercesseur. Il est juste, digne de confiance. Grâce à lui nous pourrons, à l'avenir, éviter le péché.

[4] La traduction « victime offerte » provient de l'ancienne idée d'expiation des péchés par les sacrifices rituels juifs qui étaient des images, des figures, du mystère de la Rédemption.

[5] « Connaître » a ici son sens biblique fort : être en union vitale avec quelqu’un. Certains chrétiens, de mentalité grecque, se croyaient sauvés par le seul fait de connaître à leur manière : par pure contemplation, sans souci des actions dans la vie.

[6] Dieu est amour. Nul ne peut prétendre le connaître s’il ne vit pas soi-même dans l'amour, dans l'amour de Dieu : parce que l’on conçoit que Dieu nous aime, nous voulons l’aimer et nous voulons aimer avec lui. Ainsi, pour connaître Dieu, il n’est pas suffisant d’avoir sur lui de belles et justes idées, il faut vivre avec lui, agir avec lui et en lui par amour ; il faut se laisser envahir par son amour toujours prêt à pardonner, et vivre nous-mêmes à son image, lui offrant les biens que nous faisons et les maux dont nous souffrons pour le salut des autres.