4e dimanche de Carême (de Laetare)

Epître

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Ephésiens (II 4-10) [1]

Frères, Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a fait revivre avec le Christ : c'est bien par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui, il nous a ressuscités ; avec lui, il nous a fait régner aux cieux, dans le Christ Jésus[2]. Par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus, il voulait montrer, au long des âges futurs, la richesse infinie de sa grâce. C'est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Cela ne vient pas de vos actes ; il n'y a pas à en tirer orgueil. C'est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus-Christ, pour que nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Il a fallu aux Juifs l'épreuve de l'exil pour prendre mieux conscience de leur péché et de la grâce de Dieu. Dans une ample méditation du dessein divin, saint Paul attire notre regard sur cette grâce de Dieu qui est première et qui en Jésus-Christ a fait revivre des hommes « morts par suite de leurs fautes ». Une première présentation du texte pourrait s'attarder sur les termes qui décrivent l'attitude de Dieu : sa miséricorde, ce sentiment de compassion qui l'incite à se pencher vers les hommes. C'est à travers son grand amour que sa miséricorde agit. La grâce, la faveur divine, est mentionnée à trois reprises dans ce texte bref. En Dieu il n'y a pas de parcimonie ; il y a en lui richesse de miséricorde et de grâce. C'est dans le Christ Jésus que l'action de Dieu nous atteint ; c'est en lui qu'un salut durable nous est accordé. L'expression revient plusieurs fois. Saint Paul montre que l'action de Jésus nous concerne. Il utilise des verbes issus de la confession de foi en Jésus et leur adjoint le préfixe avec : « il nous a fait revivre avec... ressuscités avec... fait asseoir avec dans les cieux... » Nous ne pouvons pas méditer le mystère du Christ sans que notre vie soit engagée. Il reste à mettre en pratique cette écoute et cette méditation de la Parole de Dieu. Les derniers mots du texte nous y invitent en demandant que « nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous... »

[2] Si donc vous avez été relevés avec le Christ, recherchez les choses d'en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez aux choses d'en haut, non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie demeure cachée en Dieu avec le Christ. Lorsque le Christ, votre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifesté avec lui en gloire (épître de saint Paul aux Colossiens, III 1-4).