1er dimanche de l'Avent

Première lecture

Lecture du livre d'Isaïe (LXIII 16-17 & LXIV 1, 3-8)[1].

Tu es, Seigneur, notre Père, notre Rédempteur ; tel est ton nom depuis toujours. Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de ton chemin, pourquoi rends-tu nos cœurs insensibles à ta crainte ? Reviens, pour l'amour de tes serviteurs et des tribus qui t'appartiennent.

Ah ! si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes fondraient devant toi. Voici que tu es descendu, et les montagnes ont fondu devant ta face. Jamais on ne l'a entendu ni appris, personne n'a vu un autre dieu que toi agir ainsi envers l'homme qui espère en lui. Tu viens à la rencontre de celui qui pratique la justice avec joie, et qui se souvient de toi en suivant ton chemin.

Tu étais irrité par notre obstination dans le péché, et pourtant nous serons sauvés. Nous étions tous semblables à des hommes souillés, et toutes nos belles actions étaient comme des vêtements salis. Nous étions tous desséchés comme des feuilles, et nos crimes, comme le vent, nous emportaient. Personne n'invoquait ton nom, nul ne se réveillait pour recourir à toi. Car tu nous avais caché ton visage, tu nous avais laissés au pouvoir de nos péchés. Pourtant, Seigneur, tu es notre Père. Nous sommes l'argile et tu es le potier : nous sommes tous l'ouvrage de tes mains.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Le Prophète épanche son cœur dans une admirable prière. Après la période d'intense renouveau qui suivit le retour d'exil (538), voici la désillusion : le peuple oublie son Rédempteur et se laisse égarer. Dieu va-t-il à nouveau le châtier ? Le prophète répond à cette question. D'abord, il fait une profession de foi (LXIII 16) : le Seigneur est le Père d'lsraël ; c'est lui qui l'a appelé à l'existence au temps d'Abraham et de Moïse ; c'est lui aussi qui vient de le sauver et de le faire renaître une deuxième fois en le ramenant de la captivité de Babylone. Puis, un soupir angoissé (I 7) : pourquoi ce silence de Dieu face aux égarements de son peuple ? Un père corrige ses enfants qui s'écartent du droit chemin : pourquoi Dieu n'agit-il pas ainsi ? Vient ensuite une prière suppliante (I 8) : afin que ses enfants reviennent à lui, qu'il revienne vers eux ! qu'il n'écoute que son amour ! qu'il descende des cieux ! La réponse est immédiate : Dieu est descendu, il est venu vers l'homme, il ne cesse de s'approcher de lui. Cela a été souvent vérifié dans le passé, tout récemment encore en tirant son peuple de l’exil. Il reviendra encore, car il est plein de miséricorde. Il respecte la liberté des pécheurs qui peuvent, hélas ! se souiller et s'éloigner de lui. Mais il attend leur conversion et l'espère. Il peut, comme le potier, casser le vase malformé pour en refaire un autre. Mais son désir est que l'homme se laisse façonner par sa main, comme l'argile malléable. Dieu n'a qu'une ambition : la réussite et le bonheur des humains. A eux de s'abandonner à lui.