33e dimanche des temps ordinaires

Evangile

Suite du saint Évangile de notre Seigneur
Jésus-Christ selon Saint Marc (XIII 24-32).

En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Mais ces jours-là, après cette affliction[1], le soleil s'obscurcira[2] et la lune ne donnera pas sa clarté[3], et les astres se mettront à tomber du ciel[4] et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées[5].Et alors on verra le Fils de l'homme[6] venir dans les nuées[7] avec beaucoup de puissance et de gloire[8]. Et alors il enverra ses anges et il rassemblera[9] ses élus des quatre vents[10], de l'extrémité de la terre à l'extrémité du ciel[11]. Du figuier[12], apprenez cette comparaison. Dès que sa branche devient tendre et que poussent ses feuilles, vous comprenez que l'été est proche[13]>. Ainsi de vous[14] : lorsque vous verrez cela arriver, comprenez qu’il est aux portes[15]. En vérité, je vous dis que cette génération[16] ne passera pas avant que tout cela ne soit arrivé. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Quant à ce Jour et à cette Heure-là, personne ne les sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils[17], mais seulement le Père ».


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Cette venue sera une grande tribulation, à cause de la grande multitude des maîtres de l’erreur ; mais elle ne durera pas longtemps (saint Jean Chrysostome : homélie LXXIX sur l’évangile selon saint Matthieu, 3).

[2] De même qu’autrefois, devant le croix de Jésus, le soleil s’est éclipsé, il s’éclipsera encore à cette apparition de la croix (Origène : commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, XXX 48).

[3] A l’apparition de la vraie lumière, tout le reste paraîtra ténébreux. Si donc le soleil qui resplendit avec tant d’éclat dans le monde entier, la lune qui est le second luminaire, les étoiles qui sont la joie des nuits, les vertus des cieux dans lesquelles nous voyons les armées des anges, ne sont plus que ténèbres devant le Fils de Dieu, il faut que ceux qui se croient justes abaissent toute fierté pour paraître devant leur juge (saint Jérôme : commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, V).

[4] Le soleil et la lune s'obscurciront et ne donneront plus leur lumière, les autres astres tomberont du ciel et les puissances des cieux seront ébranlées : non pas parce que leur lumière aura diminué, mais parce qu'ils ne sembleront tous que ténèbres, comparés à la vraie lumière. Si donc ce soleil, qui resplendit maintenant au milieu de tout l'univers, si la lune, qui est la seconde lumière, si les étoiles, qui ont été allumées pour atténuer l'obscurité des nuits, si toutes les puissances, c'est-a-dire la multitude des anges, doivent apraraître comme des tenèbres à l'avènement du Christ, que tous ceux qui, se considérant comme des saints, ne redoutent pas 1a venue de leur juge perdent leur arrogance(saint Jérôme : commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, V).

[5] Que désigne le Seigneur, lorsqu'il parle des puissances des Cieux ? Evidemment les Anges, les Archanges, les Trônes, les Dominations, les Principautés et les Puissances qui, à l'avènement du juge sévère, se montreront visiblement à nos yeux et nous demanderont un compte rigoureux de ce que notre Créateur invisible supporte maintenant avec patience. Voilà pourquoi il ajoute : « Et alors on verra le Fils de l'homme venir dans une nuée avec puissance et grande gloire ». Ce qui veut dire : ils verront dans sa puissance et sa majesté Celui qu'ils n'auront pas voulu écouter au temps de son abaissement, et ils subiront les rigueurs de sa puissance d'autant plus vivement qu'ils refusent maintenant d'abaisser leur cœur orgueilleux devant sa patience (saint Grégoire le Grand : homélie IV sur les péricopes évangéliques).

[6] Le Fils de l'homme (ben-adam ou ben-enosh en hébreux, barnasha en araméen) signifie d'abord « membre de la race humaine », avec une nuance de faiblesse : « Dieu n'est pas homme pour qu'il mente, ni fils d'homme pour qu'il se rétracte » (Nombres, XXIII 19) ; « le fils d'homme, ce vermisseau » (Job, XXV 6). En Babylonie (mar awili) il désigne un homme libre de condition supérieure, c'est sans doute dans ce sens qu'on l'emploie à propos du prophète Ezéchiel. L'expression qui est employé 82 fois dans les évangiles (dont 12 fois par saint Jean), est propre à Jésus et on ne la rencontre chez ses interlocuteurs qu'une fois, pour en demander le sens : « Qui est-il ce Fils de l'homme ? » (évangile selon saint Jean, XII 34). Cette expression trouve son origine dans le livre de Daniel (VII 13-14) où le personnage qui porte ce titre reçoit de l’Ancien des jours une investiture royale sur toutes les nations de la terre : il est placé à la tête du royaume de Dieu annoncé par les prophètes. Dans le Nouveau Testament, on l’entend de saint Etienne (Actes, VII 56), une fois dans l'épître aux Hébreux (II 6) et deux fois dans l'Apocalypse (I 13 et XIV 14).

[7] La nuée est le siège de Dieu. La nuée et l’obscurité sont autour de lui (Psaume XCVI). Il a fait de la nuée son char de triomphe (Psaume CIII 3 ; Isaïe, XIX 1), la poussière de ses pieds (Nahum, I 3) et son arc (Sagesse, V 21). Dans l’Ancien Testament, la nuée accompagne la manifestation divine (la théophanie), comme on le voit lors de la conclusion de l’alliance avec Noé (Genèse, IX 13 et suivants) ou au Sinaï (Exode, XIX 9). Ainsi donc venant dans une gloire digne de Dieu, le Christ reviendra dans la nuée du ciel. Déjà, la nuée accompagna sa Transfiguration, et le cacha lors de son Ascension (Actes des Apôtres, I 9).

Il était monté au ciel porté sur les nuées du ciel ; il en reviendra de même, porté sur les nuées (saint Augustin, lettre CXCIX).

Le premier homme avait été formé de la terre, et Jésus avait participé à toute l’humilité de notre condition; mais pour attester la nature supérieure qui était en lui, les nuées du ciel venaient au-devant de lui, comme au jour de sa Transfiguration : au jour du jugement, il viendra donc porté par les nuées qui attesteront sa nature divine et sa puissance souveraine. Au jour de son triomphe à Jérusalem, ses disciples jetaient leurs vêtements sous ses pieds ; aujourd’hui son Père met sous ses pieds les nuées du ciel (Origène : commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, XXXIII 50).

[8] Les hommes verront dans sa puissance et sa majesté celui qu’ils n’ont point voulu écouter dans son abaissement, et ils subiront les rigueurs de sa puissance d’autant plus vivement qu’ils refusent d’abaisser leur cœur orgueilleux devant sa patience (saint Grégoire le Grand : homélie I sur les péricopes évangéliques, 2).

[9] Dans l’Ancien Testament, c’est Dieu lui-même qui les rassemble (Deutéronome XXX 3-5 ; Zacharie II 10 ; Isaïe XVII 12 & XLIII 5-7), et qui commande à ses anges (psaumes XVIII 11 & CIV 4 ; Daniel VII 10). Tandis que, selon l’attente juive, Dieu devait rassembler les Juifs de la Diaspora, ici ce sont les Chrétiens qui sont rassemblés de partout pour entrer en pleine communion avec Dieu : « Je reviendrai vous prendre avec moi, afin que, là où je suis, vous soyez vous aussi » (évangile selon saint Jean, XIV 3).

[10] Il y a là sans doute une allusion à cette trompette que les prêtres du Temple faisaient retentir aux quatre vents pour appeler le peuple à l’adoration du Seigneur ... Tous les élus seront rassemblés, non seulement ceux qui auront vécu depuis l’avènement du Christ jusqu’au dernier jour, mais encore ceux qui, comme Abraham, ont vu son jour à l’avance et s’en sont réjouis ; non pas seulement ceux qui étaient encore dans leur corps au moment de cet avènement suprême, mais ceux qui en étaient sortis depuis longtemps et qui habitaient déjà dans les cieux (Origène : commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, XXIII 50-51).

[11] Notre Seigneur et Rédempteur, désirant nous trouver prêts, nous annonce les malheurs qui accompagnent la fin du monde, pour nous détourner de l'aimer. Nous vous rappelons cela, pour tenir vos âmes toujours vigilantes et prudentes : qu'elles ne s'endorment pas dans la sécuritébou ne languissent pas dans l'ignorance ; au contraire, que la crainte les tienne sans cesse attentives, que l’attention les fortifie dans leurs bonnes actions (saint Grégoire le Grand : homélie IV sur les péricopes évangéliques).

[12] Du moment qu’il a suffisamment d’eau et un peu de fumure, le figuier croît bien, fût-il en terrain maigre et pierreux ; aussi commun en Palestine que la vigne et l’olivier, il pousse très tôt ses bourgeons et fructifie en juin et à la fin d’août ; c’est un des arbres qui symbolisent l’abondance. Déjà, dans l’Ancien Testament, les images de l’été et de la récolte sont associées à l’annonce de la Fin, de la délivrance finale et du jugement (Joël IV 17 ; Amos VIII 1 et suivants ; Isaïe XXVIII 4 ; Jérémie VIII 20).

[13] Ceux qui aiment Dieu doivent donc accueillir la fin du monde avec joie et allégresse, puisqu'ils doivent bientôt rejoindre Celui qu'ils aiment, pendant que disparaît ce qu'ils n'ont pas aimé. Le fidèle qui désire voir Dieu ne doit donc pas s'affliger de tout ce qui ébranle ce monde, puisqu'il sait qu'il doit finir sous ces coups et qu'il est écrit : « Ne savez-vous pas que l'amitié pour le monde est inimitié contre Dieu ? » (épître de saint Jacques, IV 4). Celui qui ne se réjouit pas quand vient la fin du monde montre qu'il en est l'ami, et que par suite il est l'ennemi de Dieu. Que de tels sentiments soient absents des cœurs des fidèles, de ceux qui croient fermement à une autre vie et qui montrent, par leurs actes, qu'ils l'aiment. Car s'affligent de la destruction du monde ceux qui aiment profondément le monde, qui ne désirent pas la vie future et n'en soupçonnent même pas l'existence. Mais nous qui connaissons ces joies éternelles de la patrie du Ciel, nous devons nous empresser vers elles en toute hâte ; nous devons souhaiter d'y aller au plus vite et par le plus court chemin. De quels maux, en effet, le monde n'est-il pas accablé ? Y a-t-il une tristesse, une adversité qui ne nous atteigne ? La vie mortelle est-elle autre chose qu'un voyage ? Alors pensez-y : quelle folie de s'épuiser dans les fatigues de la route sans désirer d'en atteindre le terme ! Et pour nous montrer que nous devons dédaigner et mépriser le monde, notre Rédempteur ajoute cette belle comparaison : « Voyez le figuier et les autres arbres. Dès qu'ils bourgeonnent, vous vous rendez compte en les regardant que désormais l'été est proche. De même vous aussi, lorsque vous verrez cela arriver, rendez-vous compte que le Royaume de Dieu est proche » (évangile selon saint Luc, XXI 29-31). Ce qui signifie : de même qu'on connait l'approche de l'été aux bourgeons des arbres, de même la ruine du monde annonce que le Royaume de Dieu, avec raison, est comparé à l'été, parce qu'alors les images de notre désespoir se dissiperont et les jours de notre vie resplendiront de la clarté du soleil éternel (saint Grégoire le Grand : homélie IV sur les péricopes évangéliques).

[14] De même que pendant l’hiver la sève du figuier se recueille et, quand la chaleur revient, s’épanouit dans les bourgeons et les feuilles, annonçant l’été qui mûrira les fruits, ainsi dans les élus, la sève de vie demeure cachée avant l’avènement du Christ, et à l’approche du Christ, tout s’attendrit, les germes s’épanouissent et portent des fruits que le Christ conduira à maturité. Oui, pour eux l’été est proche : c’est l’avènement du Verbe de Dieu (Origène : commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, XXIII 53).

[15] Le pronom « il » ne désigne pas l’événement mais le Fils de l’homme ; le Seigneur qui se tient à la porte se retrouve dans l’épître de saint Jacques (V 9) et dans l’Apocalypse (III 20) à propos de la Parousie.

Il viendra Dieu et homme tout ensemble. Les méchants ne le verront point dans cette nature divine par laquelle il est égal à son Père ; c’est là la récompense qui est promise aux justes, et ceux-là seuls peuvent voir cette gloire qui ont le cœur pur. Et cependant ils le verront dans sa gloire de juge (saint Augustin : « De Trinitate », I 13).

[16] Le mot génération, dans les saintes Ecritures, marque la solidarité qui unit des hommes entre eux. Si, de nos jours, le mot génération tend généralement à ne désigner que ceux qui sont exactement contemporains (« C’est le temps qu’il faut à une génération pour se produire, pour naître, pour fleurir et régner, puis se trouver en face d’une autre génération nouvelle, déjà grandie », Sainte-Beuve : « Chateaubriand »), l'hébreu ajoute à cette signification sociologique d’autres nuances. Le mot génération désigne ceux qui descendent d'une même famille ou d'une même race (descendance, lignage) ; ainsi, il souligne la solidarité des hommes dans la bénédiction ou dans le péché. L’homme naît dans une génération dont il hérite les bénédictions et les promesses divines accordées à ses ancêtres, mais il hérite aussi du péché des générations précédentes (évangile selon saint Matthieu, XXIII 34-39). La « génération perverse et dévoyée » (Deutéronome, XXXII 5) que Jésus reconnaît chez ses contemporains (évangile selon saint Matthieu, XII 39 & XVII 17), spécialement dans les Pharisiens, l’« engeance de vipères » (évangile selon saint Matthieu, XII 34 & XXIII 33), qui a « le diable pour père » (évangile selon saint Jean, VIII 44-47), désigne moins une tranche d’âge qu’une solidarité d’endurcissement que l’on voit dans tous les temps. Ceux qui rompent avec cet endurcissement pour adhérer au Christ dont il reçoivent la rémission des péchés, cessent d’appartenir à cette génération, pour devenir de la génération d’Abraham (épître de saint Paul aux Romains, IV 11-25), de la « génération élue » (Isaïe, XLIII 20), faite de ceux qui croient au Fils de Dieu et qui sont « nés de Dieu » (évangile selon saint Jean, I 12-13 ; première épître de saint Jean, V 1). Il faut en déduire qu’il existe désormais deux générations qui coexistent sur la terre : les fidèles du Christ qui, « purifiés dans le sang de l'Agneau » (Apocalypse, VII 14), ont rompu avec le péché, et les autres. « Faites tout sans murmures ni raisonnements, pour vous montrer irréprochables et candides, enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d'une génération tortueuse et pervertie, où vous brillez comme des foyers de lumière dans le monde » (épître de saint Paul aux Philippiens, II 14-15).

Si l’on veut rencontrer une génération qui ait vu la prédiction dans son ensemble, les guerres, les famines, les pestes, l’Evangile répandu dans le monde entier, et tout ce qui s’est accompli jusqu’à son dernier avènement, ne la trouvera-t-on pas dans la génération des fidèles du Christ ? Car une génération est une, non pas seulement par le temps, mais par le genre de vie. c’est ainsi que le psalmiste disait : « Quelle est la génération de ceux qui cherchent Dieu ? » Il y a sur la terre une génération nouvelle. Toutes ces choses arriveront, passeront, et cette génération subsistera. Jérusalem périra et avec elle une grande partie de la nation juive, et cette génération ne sera vaincue par rien, ni par la peste, ni par les tremblements de terre, ni par les guerres, ni par les faux christs, ni par les faux prophètes, ni par les séducteurs, ni par les traîtres, ni par les hommes de scandales, ni par les faux frères(saint Jean Chrysostome : homélie LXXVI sur l’évangile selon saint Matthieu, 3).

[17] Cette « ignorance » du Christ suprend, lorsqu’on considère que Jésus fit tant d’affirmations décisives sur sa personne : « Tout m’a été remis par le Père » (évangile selon saint Matthieu, XI 27 ; évangile selon saint Luc, X 22) ; « Le Père aime le Fils, et il a tout remis dans sa main » (évangile selon saint Jean, III 35 & XIII 3) « Tout ce qu’a le Père est à moi » (évangile selon saint Jean, XVI 15) « Tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi » (évangile selon saint Jean XVII 10). Cette « ignorance » n’est pas donc en Jésus une privation de connaissance, mais la volonté et la mission de ne pas communiquer aux hommes ce qui doit être tenu secret. Si le Père « a tout remis dans la main du Fils », le Fils a donc la plénitude de la puissance et de la science divines, mais il aime à rappeler sa dépendance vis-à-vis du Père. « Adorons l’impénétrable secret de Dieu et renfermons-nous dans les bornes où il a voulu terminer les lumières de son Eglise (J.-B. Bossuet : Méditations sur l’Evangile, 76° journée).

Et comment pourrait-il ignorer ce jour lui, le Verbe de Dieu, par qui toutes choses ont été faites ? Et le jour du jugement ne doit-il pas s’étendre à tous les temps ? Comment pourrait-il ignorer une partie lui qui connaît tout ? N’a-t-il pas dit : « Le Père m’a donné tout ce qui est à lui ? » Comment le Père lui ayant tout donné lui aurait-il refusé la connaissance d’un seul jour ? S’il ignore le dernier jour, il ignorera pareillement tous ceux qui précèdent. Pourquoi dit-il alors qu’il l’ignore ? L’Apôtre nous a dit que « tous les trésors de la sagesse et de la science étaient cachés en lui » (Colossiens, II 3). Pourquoi a-t-il dit « cachés » ? Après sa résurrection, interrogés une fois encore par les apôtres, il répondit : « Ce n’est pas à vous de connaître les temps et les moments qui dépendent de la puissance du Père » (Actes des Apôtres, I 7), montrant par là qu’il connaît ce jour, mais qu’il n’est pas bon pour les apôtres de le connaître, afin qu’ignorant le moment de l’arrivée du juge, ils vivent chaque jour comme s’ils devaient être jugés le lendemain » (saint Jérôme : commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, V).

Ces trésors étaient cachés en lui : ils y étaient parce qu’il est Dieu ; et ils étaient cachés à cause du mystère qu’il accomplissait pour nous. Quand un Dieu ignore, ce n’est donc pas par impuissance de connaître, mais parce qu’il entre en son dessein de nous tenir dans l’ignorance sur ce point (saint Hilaire de Poitiers : De Trinitate, IX 6).

Les disciples se demandaient quand arriveraient ces choses ; Jésus-Christ veut qu’ils les regardent comme prochaines, qu’il les attendent sans cesse, et aussi qu’ils les attendent joyeusement : si pour beaucoup elles sont l’hiver, elles doivent être pour eux un été (...) Ce qu’il ajoute prouve que son silence ne venait pas de l’ignorance, car il nous dit les dispositions où se trouveront les hommes à l’arrivée de ce grand jour (saint Jean Chrysostome : homélie LXXVII sur l’évangile selon saint Matthieu, & & 2).