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33e dimanche des temps ordinaires
Première lecture
Lecture du livre de Daniel (XII 1-3)[1]. Moi, Daniel, j'ai entendu cette parole de la part du Seigneur : « En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui veille sur ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n'y en a jamais eu depuis que les nations existent. Mais en ce temps-là viendra le salut de ton peuple, de tous ceux dont le nom se trouvera dans le livre de Dieu. Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s'éveilleront : les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles. Les sages brilleront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude resplendiront comme les étoiles dans les siècles des siècles. » Textes liturgiques © AELF, Paris [1] Le genre littéraire des apocalypses, auquel appartient ce texte du livre de Daniel *, oppose le monde présent, avec ses souffrances, ses injustices, ses persécutions et ses « détresses », au monde futur qui sera celui de la justice, de la paix, du bonheur sans fin. Pour ce faire, l’auteur recourt à des images dont il importe de retenir le sens. Le dernier mot de l'Histoire appartient à Dieu. Même écrasé par l'épreuve, le croyant sait qu'un jour il lui sera rendu justice et qu'il entrera dans un monde nouveau où toutes les réalités humaines et cosmiques seront transfigurées : ce sera « les cieux nouveaux et la terre nouvelle » qu’évoque le prophète Isaïe (LXV 17). La persécution du roi Antiochus IV Epiphane ** (167-165 avant J.-C.) permit à Israël de franchir un seuil important : loin d'être anéantis à jamais ou réduits à l'existence larvaire du « shéol », les martyrs qui ont préféré mourir plutôt que de renier leur foi, s'éveilleront pour la vie éternelle et brilleront comme la splendeur du firmament. L'épreuve du temps présent aura été pour le chemin qui mène à la gloire (voir l’épître de saint Paul aux Romains, V 3-5). Le Seigneur manifeste sa sollicitude pour son peuple dans la fisélité à l’Alliance. L’archange saint Michel est l’expression et l’exécutant de cette fidélité ; il annonce Jésus, le Sauveur. * Le Livre de Daniel, dans le canon de l'Eglise catholique, est classé parmi les Prophètes, après Ezéchiel, tandis que le canon juif le place parmi les Ecrits ou Hagiographes. Certains chapitres sont écrits en hébreu (I-II 4 & VIII-XII), d'autres sont écrits en araméen (II 4 à III 23 & III 91 à VII 28) ou en grec (III 24-90 & XIII-XIV). L’auteur inconnu a sans doute utilisé une partie déjà existante (partie narrative) qu'il a légèrement remaniée. Il y a ajouté les visions de la deuxième partie. La composition de la première partie semble dater de la fin du III° siècle. La partie prophétique et à la rédaction d'ensemble furent écrites vers 167. Le milieu politique de la première section est celui de la cour babylonienne et perse (VI° siècle), alors que celui de la deuxième section est à rapprocher de la période de persécution d'Antiochus Epiphane, avant la victoire complète des Maccabées. Pour la première section, c'est le milieu de la Diaspora, avec une certaine tranquillité religieuse qui s'accompagne toutefois de la résistance à l'idolâtrie. Pour la deuxième section, il s'agit d'une résistance à l'imposition du paganisme hellénique. Mais au plus fort de la résistance, certains Juifs se demandent pourquoi Dieu semble ainsi les abandonner et s'il vaut la peine de sacrifier ses biens et sa vie à la foi ancestrale. ** Antiochus IV Epiphane, fils d’Antiochus III Mégas (223-187), succéda à son frère, Séleucus IV (175). C’est parce qu’il avait introduit sa statue dans le Temple de Jérusalem et ordonné qu’on y célébrât des anniversaires royaux, accompagnés des rites dionysiaques et des repas sacrés, que Matathias (166) leva la révolte des Juifs, continuée par ses fils, Judas Maccabée et ses frères : Jean, Simon, Eléazar et Jonathan ; Simon engendra la dynastie des Asmonéens qui règnera sur les Juifs jusqu’à ce qu’Hérode le Grand qui avait épousé la princesse Mariamme, les remplaçât. |