31e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Hébreux (VII 23-28)[1]

Dans l'ancienne alliance, un grand nombre de prêtres se sont succédé parce que la mort les empêchait de durer toujours. Jésus, lui, puisqu'il demeure éternellement, possède le sacerdoce qui ne passe pas[2]. C'est pourquoi il est en mesure de sauver d'une manière définitive ceux qui s'avancent vers Dieu grâce à lui, car il vit pour toujours afin d'intercéder en leur faveur[3]. C'était bien le grand prêtre qu'il nous fallait : saint, sans tache, sans aucune faute ; séparé maintenant des pécheurs, il est désormais plus haut que les cieux. Il n’a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses péchés personnels, puis pour ceux du peuple ; cela, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. Dans la loi de Moïse, ce sont des hommes remplis de faiblesse qui sont désignés comme grands prêtres. Mais plus tard, quand Dieu s'engage par serment, il désigne son Fils qu'il a pour toujours mené à sa perfection.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Au terme d'un développement qui situe le sacerdoce de Jésus dans la ligne de celui de Melchisédech (c'est-à-dire donné gratuitement, par serment, et pour toujours) l’auteur de l’épître aux Hébreux en souligne les conséquences. Contrairement aux grands prêtres juifs qui se succédaient dans le temps parce qu'ils étaient mortels, Jésus demeure toujours (c'est la réalisation plénière de l’annonce faite au Psaume CX, verset 4 : « pour l'éternité ») : il vit pour toujours afin d'intercéder en leur faveur. Deux autres différences sont notées par rapport au sacerdoce juif : Jésus est parfait (saint, sans tâche, sans aucune faute, séparé des pécheurs), tandis que les prêtres juifs étaient pécheurs ; Jésus n'a pas besoin d'offrir sans cesse des sacrifices, il l'a fait une fois et son sacrifice est définitivement efficace. Tout le dynamisme de ce passage tient dans le rapprochement de ces deux expressions : « toujours vivant » et « une fois pour toutes ». Le sacrifice est unique, mais son effet demeure : le Ressuscité intercède au nom de sa mort rédemptrice.

[2] Le contraste entre les sacrificateurs lévitiques et le Christ, est le contraste entre la mort et la vie. Les sacrificateurs de l’ancienne alliance furent « un grand nombre » parce qu’ils étaient des hommes mortels qui ne demeuraient pas, mais se succédaient l’un à l’autre ; en revanche, le Christ, vivant d’une vie impérissable, fut et demeure unique sacrificateur. Il a la sacrificature qui ne se transmet pas et qui ne change pas. Tout est stable et perpétuel, parce qu’il Dieu, immortel, éternel.

[3] Les croyants, sauvés par l’œuvre du Christ parce qu’ils communient à son sacrifice, possèdent ce que ni la loi, ni les sacrifices de l’ancienne alliance, ne pouvaient donner : « ils s’avancent vers Dieu ». Seul le sacerdoce du Christ, intransmissible et perpétuel, peut sauver entièrement, jusqu’à l’achèvement. Par lui, nous sommes sauvés parfaitement, c’est-à-dire purifiés de nos péchés et affranchis du jugement. Pendant que nous sommes encore ici-bas, combattant pour lui rester fidèle, il nous sauve, nous délivre et nous protège, parce qu’il est toujours vivant, à perpétuité, d’une vie que rien n’interrompt dans son activité : il intercède pour nous.