30e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Hébreux (V 1-6)[1]

Le grand prêtre est toujours pris parmi les hommes et chargé d'intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu ; il doit offrir des dons et des sacrifices pour les péchés. Il est en mesure de comprendre ceux qui pèchent par ignorance ou par égarement, car il est, lui aussi, rempli de faiblesse ; et, à cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés comme pour ceux du peuple. On ne s'attribue pas cet honneur à soi-même, on le reçoit par appel de Dieu, comme Aaron. Il en est bien ainsi pour le Christ : quand il est devenu grand prêtre, ce n'est pas lui-même qui s'est donné cette gloire ; il l'a reçue de Dieu qui lui a dit : « Tu es mon Fils, moi, aujourd'hui, je t'ai engendré », et qui déclare dans un autre psaume : « Tu es prêtre pour toujours selon le sacerdoce de Melkisédek. »


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Ce passage de l’épître aux Hébreux est la suite de celui que nous avons lu dimanche dernier. Il traite toujours de Jésus grand prêtre compatissant. Les versets 1 à 4 nous offrent une description du grand prêtre en général : « tout grand prêtre » ; en fait, il s'agit du portrait du grand prêtre juif. Trois éléments dans cette description : la solidarité entre le grand prêtre et les hommes, « pris parmi les hommes... établi en faveur des hommes » ; l'identité de condition, « rempli de faiblesse » ; la vocation divine, « par appel de Dieu, comme Aaron » (voir Exode, XXVIII 1). Jésus reproduit ces traits, sauf la solidarité dans le péché. L'auteur souligne en particulier qu'il a reçu sa vocation sacerdotale de Dieu lui-même. Deux textes psalmiques appuient cette affirmation. C'est le deuxième qui illustre directement la vocation de Jésus : « tu es prêtre à jamais » (Psaume CX 4). Le premier (Psaume II 7) est une introduction qui souligne les droits de Dieu appelant son Fils. Toute l'action rédemptrice de Jésus est ainsi replacée dans l'ensemble du plan divin de salut : elle n'est possible que par l'initiative gratuite du Père.