27e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre de la Genèse (II 18-24)[1].

Au commencement, lorsque le Seigneur Dieu fit le ciel et la terre, il dit : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul ! Je vais lui faire une aide qui lui correspondra ». Avec de la terre, le Seigneur Dieu façonna toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les amena vers l'homme pour voir quels noms il leur donnerait. C'étaient des êtres vivants, et l'homme donna un nom à chacun. L'homme donna donc leurs noms à tous les animaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs. Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde.

Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux, et l'homme s'endormit. Le Seigneur Dieu prit de la chair dans son côté, puis il referma. Avec ce qu'il avait pris à l'homme, il forma une femme[2] et il l'amena vers l'homme. L'homme dit alors : « Cette fois-ci, voilà l'os de mes os, et la chair de ma chair ! On l'appellera : femme »[3]. A cause de cela l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Dieu crée d'abord les animaux et « les amène vers l'homme » pour une prise de possession dont l'imposition du nom est ici l'expression (19-20). Mais dominer ne suffit pas, l'homme étant à l'image de Dieu qui est Amour, est fait pour aimer. Dieu crée donc à l'homme « une aide qui lui correspond », c’est-à-dire pareille à lui (versets 18 et 20). La femme est tirée du corps de l'homme pour exprimer l'union profonde à laquelle sont appelés l'homme et la femme. Ils sont créés pour s'aimer, pour se rejoindre en laissant tout derrière eux. Créée comme l'homme directement par Dieu, la femme est aussi « amenée vers l'homme », mais ce n'est pas l'homme qui lui donnera son nom, car il ne « dominera sur elle » (Genèse, III 16) qu'en suite du péché originel, ce péché que le Christ a tué pour tout ramener « au commencement du monde » (évangile selon saint Marc, X 6).

[2] Isodad de Merv, évêque de Hedatta en Mésopotamie, au neuvième siècle, écrivait : « La femme a été prise d'une côte, et non pas de rien, ni de la terre, ni d'autre chose, et cela convenait. Non de rien, ni de la terre, afin que les égarés ne disent pas qu'autre est celui qui forma Adam et autre celui qui forma Eve, ou pour qu'on ne croie pas qu'elle diffère d'Adam par nature... Mais Dieu prit une côte du flanc pour qu'il soit manifeste que la femme est la moitié d'un être vivant... De même, la femme n'a pas été prise de rien, pour qu'on ne pense pas que Dieu peut-être avait répudié sa créature antérieure, elle est d'autre part prise d'une côte pour que l'homme et la femme s'aiment mutuellement » (Isodad de Merv : Commentaire sur la Genèse).


« Catéchisme de l’Eglise catholique »
Deuxième section, chapitre premier, article 1, Paragraphe 6, III.

369 L'homme et la femme sont créés, c'est-à-dire ils sont voulus par Dieu : dans une parfaite égalité en tant que personnes humaines, d'une part, et d'autre part dans leur être respectif d'homme et de femme. « Etre homme », « être femme » est une réalité bonne et voulue par Dieu : l'homme et la femme ont une dignité inamissible qui leur vient immédiatement de Dieu leur créateur. L'homme et la femme sont, avec une même dignité, « à l'image de Die ». Dans leur « être-homme » et leur « être-femme », ils reflètent la sagesse et la bonté du Créateur.

370 Dieu n'est aucunement à l'image de l'homme. Il n'est ni homme ni femme. Dieu est pur esprit en lequel il n'y a pas place pour la différence des sexes. Mais les « perfections » de l'homme et de la femme reflètent quelque chose de l'infinie perfection de Dieu : celles d'une mère et celles d'un père et époux.

« L'un pour l'autre » - « une unité à deux »

371 Créés ensemble, l'homme et la femme sont voulus par Dieu l'un pour l'autre. La Parole de Dieu nous le fait entendre par divers traits du texte sacré. « Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie ». Aucun des animaux ne peut être ce « vis-à-vis » de l'homme. La femme que Dieu « façonne » de la côte tirée de l'homme et qu'il amène à l'homme, provoque de la part de l'homme un cri d'admiration, une exclamation d'amour et de communion : « C'est l'os de mes os et la chair de ma chair ». L'homme découvre la femme comme un autre « moi », de la même humanité.

372 L'homme et la femme sont faits « l'un pour l'autre » : non pas que Dieu ne les aurait faits qu'« à moitié » et « incomplets » ; il les a créés pour une communion de personnes, en laquelle chacun peut être « aide » pour l'autre parce qu'ils sont à la fois égaux en tant que personnes (« os de mes os ... ») et complémentaires en tant que masculin et féminin. dans le mariage, Dieu les unit de manière que, en formant « une seule chair », ils puissent transmettre la vie humaine : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre ». En transmettant à leur descendants la vie humaine, l'homme et la femme comme époux et parents, coopèrent d'une façon unique à l'œuvre du Créateur.

373 Dans le dessein de Dieu, l'homme et la femme ont la vocation de « soumettre » la terre comme « intendants » de Dieu. Cette souveraineté ne doit pas être une domination arbitraire et destructrice. A l'image du Créateur « qui aime tout ce qui existe », l'homme et la femme sont appelés à participer à la Providence divine envers les autres créatures. De là, leur responsabilité pour le monde que Dieu leur a confié.