25e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre de la Sagesse (II 12-20)[1].

Ceux qui méditent le mal se disent en eux-mêmes : « Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s'oppose à notre conduite, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d'abandonner nos traditions. Voyons si ses paroles sont vraies, regardons où il aboutira. Si ce juste est fils de Dieu, Dieu l'assistera, et le délivrera de ses adversaires. Soumettons-le à des outrages et à des tourments, nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infame, puisque, dit-il, quelqu'un veillera sur lui ».


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Ce texte évoque le juif juste opposé aux juifs impies et renégats du milieu cultivé d'Alexandre qui, un siècle avant le Christ, adoptent les idées et les comportements des païens. Convaincus de la vanité de l'existence humaine, s'empressant de jouir d'une vie si courte, ils bafouent les valeurs de la foi, comme la défense du pauvre, le soutien de la veuve et le respect des vieillards. A cause de leur vie exemplaire qui gêne, irrite et exaspère les impies, les justes sont en butte à l'hostilité, aux sarcasmes et aux persécutions des libertins. L'auteur qui écrit directement en grec, n'est pas fermé à la culture du temps, mais il essaie de l'assimiler en tenant fermement à la foi héritée des ancêtres. La première phrase donne la raison de l'animosité des impies contre le juste qui, par sa fidélité à la Loi et aux traditions, est leur mauvaise conscience. La suite du texte souligne l'iniquité des impies qui poursuivent l’innocent jusqu'à la mort, et montre le blasphème de ceux qui mettent Dieu au défi d'intervenir en faveur du juste. Le juste est dit fils de Dieu. Avec le Livre de la Sagesse, nous sommes au seuil du Nouveau Testament ; le mystère de la souffrance des justes s'éclaire d'une lumière nouvelle depuis qu'Israël a acquis la certitude que la justice de Dieu ne s'épuise pas dans les apparences de ce monde qui, de fait, sont souvent contraires au juste ; aux yeux des hommes qui veulent voir si ses paroles sont vraies, il est perdant, mais, aux yeux de Dieu, sa mort est une entrée dans l'immortalité.