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23e dimanche des temps ordinaires
Epître
Lecture de la lettre de saint Jacques (II 1-5)[1] Mes frères, ne mêlez pas de considérations de personnes à la foi en Jésus Christ, notre Seigneur de gloire. Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps un homme aux vêtements rutilants, portant des bagues en or, et un homme pauvre aux vêtements sales. Vous vous tournez vers l'homme qui porte des vêtements rutilants et vous lui dites : « Prends ce siège, et installe-toi bien », et vous dites au pauvre : « Toi, reste là debout », ou : « Assieds-toi par terre à mes pieds. » Agir ainsi, n'est-ce pas faire des différences entre vous, et juger selon des valeurs fausses ? Ecoutez donc, mes frères bien-aimés ! Dieu, lui, n'a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde ? Il les a faits riches de la foi, il les a faits héritiers du Royaume qu'il a promis à ceux qui l'auront aimé. Textes liturgiques © AELF, Paris [1] Il faut croire que les lecteurs de l'épître de saint Jacques avaient un faible pour les riches et les puissants. Saint Jacques les met en garde contre la partialité. La première phrase formule le principe avec vigueur, en montrant bien que la foi en Jésus-Christ est en jeu dans de tels comportements. Entre frères, le critère d'appréciation ne saurait être l'apparence ou le personnage. L'auteur illustre son propos par une parabole, un peu à la manière de Jésus mettant en scène le riche et le pauvre Lazare. L'anneau et le vêtement indiquent un dignitaire de haut rang, qui pouvait exercer une fonction importante dans la cité. La communauté pouvait en attendre protection. Le contraste est saisissant avec le pauvre, la saleté des vêtements étant probablement plus liée à l'indigence qu'à la négligence. La pointe du récit réside dans le jugement de la communauté. L'accumulation des verbes de jugement au verset quatrième est éloquente. La diversité est moins en cause que les conditions sociales et la réaction coupable de ces chrétiens. Cette parabole est pourvue d'un commentaire doctrinal très intéressant. Saint Jacques équilibre la dureté de ses propos par l'adresse « frères bien-aimés » ; surtout, il renvoie au seul critère d'appréciation valable : l'élection divine. Le choix des pauvres aux yeux du monde, que Dieu fait riches de la foi, rejoint d'autres affirmations du Nouveau Testament, comme les développements de saint Paul sur la Sagesse de Dieu (I Corinthiens, I 26-31) ou le Magnificat. |