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23e dimanche des temps ordinaires
Première lecture
Lecture du livre d'Isaïe (XXXV 4-7)[1]. Dites aux gens qui s'affolent : « Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c'est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu[2]. Il vient lui-même et va vous sauver ». Alors s'ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. L'eau jaillira dans le désert, des torrents dans les terres arides. Le pays torride se changera en lac ; la terre de la soif, en eaux jaillissantes. Textes liturgiques © AELF, Paris [1] Le chapitre du Livre d'Isaïe d'où est tiré ce passage, énonce une promesse de salut qui contraste avec le jugement sur Edom prononcé au chapitre précédent. Les deux textes sont le plus souvent réunis sous le titre de « Petite apocalypse d'lsaie », même si quelques nuances s'avèrent nécessaires. Le trente-cinquième chapitre a des affinités avec le livret de la consolation (Isaïe, XL-LV) qui, autour de 540, annonce le retour des exilés. Ce court passage qui est lu aujourd'hui, suppose une période difficile, propice au découragement. La restauration de la commlmauté à Jérusalem avait été laborieuse, et il avait fallu perdre quelques illusions. Surtout, la manifestation définitive de Dieu tardait et on se prenait à douter. Le prophète s'adresse à une communauté dont l'enthousiame a besoin d'être rallumé. La parole de salut qu'il profère entend répondre à cette situation. Cette forme littéraire est bien attestée dans la Bible, spécialement en Isaïe XL-LV. Il convient d'actualiser le message de celui qu'on a appelé « le grand inconnu de l'exil ». L'auteur affirme avec force la venue de Dieu et des signes qui l'accompagnent. Ils se manifestent tant dans le domaine de la nature que dans celui de la vie humaine. Ce langage qui affleure dans différentes parties du livre d'lsaïe a marqué les annonces du Nouveau Testament, comme, par exemple, l’évangile de saint Matthieu en témoigne (XI 1-6). [2] Le cœur de l’homme étant ce qu'il est, la vraie justice ne saurait être atteinte que si Dieu intervient pour la rétablir. Il s'agit donc de lui faire confiance : « Ne dis pas : ‘ je rendrai le mal ’ ; fais confiance à Yahvé, il te délivrera » (Proverbes, XX 22). Sachant que le Seigneur a dit « A moi la vengeance » (Deutéronome, XXXII 35), le prophète persécuté dit : « Mais toi, Yahvé Sabaoth, qui juges avec justice, puissé-je voir la vengeance que tu tireras de ces gens car c'est à toi que j'ai remis ma cause » (Jérémie, XI 20). Ce sera une des caractéristiques du jour de Yahvé que d'être aussi celui de la « vengeance »: « Il a revêtu la justice comme une cuirasse et mis sur sa tête le casque du salut. Il a revêtu la vengeance comme une tunique et s'est drapé de la jalousie comme dans un manteau » (Isaïe, LIX 17). La vengeance qui n'a plus rien alors à voir avec la haine comme dans le cœur de l'homme, est l'un des chemins de la justice définitive trop longtemps bafouée. |