21e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Ephésiens (V 21-32)[1]

Frères, par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ; car, pour la femme, le mari est la tête, tout comme, pour l'Eglise, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. Eh bien, si l'Église se soumet au Christ, qu'il en soit toujours de même pour les femmes à l'égard de leur mari. Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : il a aimé l'Eglise, il s'est livré pour elle ; il voulait la rendre sainte en la purifiant par le bain du baptême et la Parole de la vie ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Eglise, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; il la voulait sainte et irréprochable. C'est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime soi-même. Jamais personne n'a méprisé son propre corps ; au contraire, on le nourrit, on en prend soin. C'est ce que fait le Christ pour l'Eglise, parce que nous sommes les membres de son corps. Comme dit l'Ecriture : « A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un ». Ce mystère est grand : je le dis en pensant au Christ et à l'Eglise.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Les premiers mots du texte servent de charnière entre la lecture de dimanche dernier et celle d'aujourd'hui. Si les membres de la communauté sont invités à se soumettre les uns aux autres, c'est parce que leur existence concrète est le lieu où ils reconnaissent la grandeur et la sainteté du Christ. Ce précepte général trouve une application privilégiée dans la relation du mari et de la femme. On pourrait se demander jusqu'à quel point l'apôtre est tributaire des mœurs de son temps. Il est préférable de s'attacher au passage incessant d'un plan à l'autre, celui du couple humain et celui de l'union du Christ et de l’Eglise. La soumission de la femme à l'homme sur laquelle on insiste tant dans l'interprétation populaire n'occupe que peu de place dans le texte. Très vite on s'attache à la réalité que le signe dévoile et cache tout en méme temps. Ayant dit que l'homme représente le Seigneur, l'auteur revient au thème favori de son épître : le Christ est la Tête de l'Eglise, le sauveur de son Corps. Si l'apôtre s'attarde plus longuement sur l'amour que les hommes doivent manifester à leur femme, c'est avant tout pour décrire en termes vigoureux et précis l'amour rédempteur du Christ pour son Eglise. Insensiblement il passe à la première personne du pluriel « nous sommes les membres de son corps ». La citation de la Genèse (II 24) originellement appliquée au couple humain prend une autre dimension. Nous sommes au plan du mystère du Christ et de l’Eglise. L'auteur prend la sage précaution d'éviter toute équivoque.