19e dimanche des temps ordinaires

Evangile

Suite du saint Évangile de notre Seigneur
Jésus-Christ selon Saint Jean (VI 41-51).

Comme Jésus avait dit : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel »[1] les Juifs récriminaient contre lui : « Cet homme-là n'est-il pas Jésus, fils de Joseph[2] ? Nous connaissons bien son père et sa mère[3]. Alors, comment peut-il dire : Je suis descendu du ciel ? » Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire vers moi[4], et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Tout homme qui écoute les enseignements du Père vient à moi. Certes, personne n'a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi a la vie éternelle[5]. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts[6] ; mais ce pain-là, qui descend du ciel, celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement[7]. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie[8] ».


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Il promet-là l’Eulogie qui garde de la corruption l'homme tout entier, et après laquelle on ne sent plus le besoin de nourriture, cette eau qui lave du péché par l'Esprit ou l'Esprit lui-même. Le corps sacré du Christ, se mêlant à nos corps, les garde dans l'incorruptibilité. Ce corps qui vivifie n'est pas un corps quelconque, mais celui qui est la vie, ayant en lui toute la vertu du Verbe qui lui est uni ; il est rempli de cette vertu par laquelle tous les êtres sont vivifiés et conservés dans leur existence (Saint Cyrille d'Alexandrie : commentaire de l'évangile selon saint Jean, III 3).

[2] Il y en a qui prétendent que Joseph ne doit pas être appelé Père de Jésus, parce qu'il n'eut aucune part à sa naissance. Ce serait donc la passion qui ferait les pères plus que l'affection. Et cependant nous voyons que dans les naissances où seule la passion a eu part, l'enfant, cet enfant que l'on appelle naturel, est moins l'enfant de son père que celui qui est né d'un mariage légitime, où régnait une affection chaste. Si cette affection seule, si le seul contact des âmes sans aucun mélange de passion aboutissait à des naissances, de telles naissances seraient d'autant plus joyeuses, d'autant plus parfaites que la paternité serait plus chaste, et l'affection plus grande ... De même que Marie fut mère dans sa chasteté, Joseph fut père en participant à la même vertu (saint Augustin : sermon LI, 9 & 26).

[3] L'envie est fréquente entre habitants d'un même pays. On se souvient de l'enfance de celui que l'on juge, comme si on n'avait pas passé soi-même par cet âge (saint Jérôme : commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, XIII 57).

[4] Le Père attire tous ceux qui ont la volonté disposée : c’est pourquoi Jésus ne nie point la liberté, mais il affirme que, pour croire, on a besoin du concours de Dieu (Théophylacte : commentaire de l’évangile selon saint Jean).

[5] Croire en lui, c’est manger le pain de vie (Saint Augustin : Tractatus in Johannis evangelium, XXVI 1).

[6] C'étaient bien leurs pères, car ils avaient murmuré comme eux, et ils avaient mérité la mort, car le murmure est une des fautes qui offensent le plus Dieu (Saint Augustin : Tractatus in Johannis evangelium, XXVI 11).

[7] Qu'ils le comprennent, ceux qui ont reçu le baptême et qui ont déjà goûté à la grâce de Dieu. S'ils reçoivent rarement l'Eucharistie, sous prétexte de respect et de religion, ils s'excluent de la vie éternelle (...) Il devraient, au contraire, s'appliquer à se purifier au plus tôt de leurs fautes, et avec grande confiance s'approcher de celui qui est la source de la vie (Saint Cyrille d'Alexandrie : commentaire de l'évangile selon saint Luc).

[8] O sacrement de pitié ! ô signe d'unité ! ô lien de charité ! Celui qui veut vivre sait maintenant où et de quoi il peut vivre. Qu'il s'approche, qu'il croie, qu'il soit incorporé à Jésus-Christ afin d'être vivifié par lui. Qu'il ne répugne pas à l'union avec d'autres membres, et qu'il ne soit pas un membre pourri qui mérite d'être retranché, ni un membre difforme dont on ait à rougir. Qu'il soit un membre sain, harmonieux, beau : qu'il soit uni au corps afin de vivre en Dieu (Saint Augustin : Tractatus in Johannis evangelium, XXVI 13).