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19e dimanche des temps ordinaires
Première lecture
Lecture du premier livre des Rois (XIX 4-8)[1]. Le prophète Elie, fuyant l'hostilité de la reine Jézabel[2], marcha toute une journée dans le désert. Il vint s'asseoir à l'ombre d'un buisson, et demanda la mort en disant : « Maintenant, Seigneur, c'en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. » Puis il s'étendit sous le buisson, et s'endormit. Mais voici qu'un ange le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange ! » Il regarda, et il y avait près de sa tête un pain cuit sur la braise et une cruche d'eau. Il mangea, il but, et se rendormit. Une seconde fois, l'Ange du Seigneur le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange ! autrement le chemin serait trop long pour toi. » Élie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à l'Horeb, la montagne de Dieu. Textes liturgiques © AELF, Paris [1] Les auteurs des livres des Rois jugeant que les histoires prophétiques sont plus propices à l'édification des lecteurs que celles des rois, s'attardent sur ce personnage hors du commun qu'est Elie. Elie qui a sauvegardé la religion de Yahweh, alors menacée par les cultes phéniciens qu'appuyait la reine Jézabel, vient juste de relever le défi des prophètes de Baal (I Rois, XVIII). On voit ici le héros découragé, abattu par une journée de marche dans le désert, transformé en un marcheur infatigable, capable de tenir quarante jours et quarante nuits pour atteindre l'Horeb, la montagne de Dieu. Pour ce prophète solitaire, l'enjeu est de revenir à la source de la Révélation et de l'Alliance en refaisant en sens inverse l'itinéraire du peuple de Dieu. Trois moments de cette transformation sont perceptibles. C'est d'abord un état désespéré lorsque le prophète s'endort sous le buisson. L'intervention de l'Ange du Seigneur fait renaître l'espoir ; mais, la nourriture prise, Elie se rendort. La deuxième injonction de l'Ange signifie cette fois une mise en route. Celui qui voulait renoncer à la vie accueille le message qui vient de Dieu et se trouve fortifié par la nourriture reçue. L'Evangile donnera un autre contenu à cette ébauche. [2] Jézabel : fille d'Ethbaal de Tyr, roi des Sidoniens, femme du roi Achab (874-853). Epousée pour des raisons économiques et politiques, elle vint en Samarie avec sa religion. Elle développa en Israël le culte de Baal et amena de Tyr quatre cent cinquante de ses « prophètes ». Elle persécuta les « fils de prophètes », mais fut vaincue momentanément par l'action d'Elie, que respectait le roi (I Rois, XVIII). Cependant, elle détenait le pouvoir et Elie en eut peur : il se sauva vers l'Horeb, après avoir fait tuer au Carmel les prêtres d'Athalie (I Rois, XIX 1-8). Ayant une opinion très nette du pouvoir absolu de la royauté, elle s'empara par la ruse de la vigne de Naboth (I Rois, XXI 1-16), ce qui amena sa condamnation par Elie et la prédiction de sa mort. Jéhu devait mettre la menace à exécution lorsque, entrant à Yizreèl (841), il l'aperçut à son balcon, la fit jeter dans la rue et fouler aux pieds des chevaux; des chiens vinrent alors et dévorèrent son corps (II Rois, IX 30-37). |