16e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Ephésiens (II 13-18)[1]

Frères, vous qui autrefois étiez loin du Dieu de l'Alliance, vous êtes maintenant devenus proches par le sang du Christ. C'est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, Israël et les païens, il a fait un seul peuple ; par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait, le mur de la haine, en supprimant les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Il voulait ainsi rassembler les uns et les autres en faisant la paix et créer en lui un seul Homme nouveau. Les uns comme les autres, réunis en un seul corps, il voulait les réconcilier avec Dieu par la croix : en sa personne, il a tué la haine. Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin, la paix pour ceux qui étaient proches. Par lui, en effet, les uns et les autres, nous avons accès auprès du Père, dans un seul Esprit.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Après avoir dit, au début du deuxième chapitre la grâce exceptionnelle dont les Éphésiens sont bénéficiaires comme tous les païens, saint Paul insiste maintenant sur la conséquence de cette grâce : la Paix avec Dieu et entre les hommes, Juifs ou Grecs. Les deux mots qui s'opposent dans le texte reviennent deux fois : éloignés et proches. C'est une évocation du prophète Isaïe (LVII 19) où il est question des membres du peuple qui sont éloignés ou proches de Dieu. Pour Paul, il s'agit des païens et des Juifs. L'éloignement, c'est une situation sans espérance, sans promesse, sans paix, sans vie. Cette séparation de Dieu conduit jusqu'à un mur de séparation de haine entre les Juifs et les païens. Les païens ont été rendus proches par le sang du Christ, par le don de sa vie. C'est lui, le Christ, qui dans cette nouvelle création est le lieu de la proximité de Dieu, c'est lui qui est notre paix, notre bonheur. Ce rassemblement en un seul peuple, en un seul Corps, c'est cela la réalité nouvelle, la réalité grandiose qui émerveille Paul. Ce seul corps ne peut désigner ici que le Corps de Jésus Christ sur la croix. En lui les murs infranchissables que les hommes dressent entre eux, ceux du passé comme ceux du présent, ne sont plus infranchissables.