Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Ephésiens (I 3-14)^[1]

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ. Dans les cieux, il nous a comblés de sa bénédiction spirituelle en Jésus Christ. En lui, il nous a choisis avant la création du monde, pour que nos soyons, dans l'amour, saints et irréprochables sous son regard. Il nous a d'avance destinés à devenir pour lui des fils par Jésus Christ : voilà ce qu'il a voulu dans sa bienveillance à la louange de sa gloire, de cette grâce dont il nous a comblés en son Fils bien-aimé, qui nous obtient par son sang la rédemption, le pardon de nos fautes.

Elle est inépuisable, la grâce par laquelle Dieu nous a remplis de sagesse et d'intelligence en nous dévoilant le mystère de sa volonté, de ce qu'il prévoyait dans le Crist pour le moment où les temps seraient accomplis ; dans sa bienveillance, il projetait de saisir l'univers entier, ce qui est au ciel et ce qui est sur la terre, en réunissant tout sous un seul chef, le Christ.

En lui, Dieu nous a d'avance destinés à devenir son peuple ; car lui qui réalise tout ce qu'il a décidé, il a voulu que nous soyons ceux qui d'avance avaient espéré dans le Christ à la louange de sa gloire. Dans le Christ, vous aussi, vous avez écouté la parole de vérité, la bonne nouvelle de votre salut ; en lui, devenus des croyants, vous avez reçu la marque de l'Esprit Saint. Et l'Esprit que Dieu avait promis, c'est la première avance qu'il nous a faite sur l'héritage dont nous prendrons possession au jour de la délivrance finale, à la louange de sa gloire.

Textes liturgiques © AELF, Paris

^[1] Pendant sept dimanches, la liturgie nous fera lire des passages de l’épître aux Ephésiens que saint Paul écrivit probablement quand il était en captivité à Rome. Sa pensée s'approfondit de plus en plus, et toute cette lettre se présente sous forme de méditation et de louange sur le mystère du Christ dans l'Eglise. Au milieu de sa souffrance en prison, saint Paul élève vers Dieu un chant d'action de grâces, une hymne de bénédictions qui s'apparente aux bénédictions juives et dont nous avons plusieurs exemples dans la Bible. Cette hymne qui, au début et à la fin, est trinitaire (versets 3 & 13), se développe en un quadruple mouvement introduit par l'expression « en lui », c'est-à-dire dans le Christ : en lui nous avons été choisis (verset 4), en lui nous avons été rachetés (verset 7), en lui nous avons été mis à part (verset 11), en lui vous avez recu l'Esprit Saint (verset 13). L'expression « en Christ » qui revient plusieurs fois, montre que le Christ est bien le centre de toute la création et de toute l'histoire. Dès l'origine, c'est lui que Dieu visait et, en lui, tous les hommes. A trois reprises le développement se termine en louange : « A la louange de sa gloire ». Dieu, qui est à la source de toute bénédiction, en est aussi la fin puisque toute grâce remonte vers lui en action de grâces. Cette page de l’Ecriture nous déroule le dessein d'amour de Dieu, l'histoire dans laquelle s'inscrit notre propre histoire : nous sommes aimés de Dieu depuis toute éternité, nous sommes pour lui des fils en Jésus.