14e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (XII 7-10)[1]

Frères, les révélations que j'ai reçues sont tellement exceptionnelles que, pour m'empêcher de me surestimer, j'ai dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour m'empêcher de me surestimer. Par trois fois, j'ai prié le Seigneur de l'écarter de moi. Mais il m'a déclaré : « Ma grâce te suffit : ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » Je n'hésiterai donc pas à mettre mon orgueil dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ habite en moi. C'est pourquoi j'accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] La deuxième lettre de saint Paul aux Corinthiens est révélation de la vie intérieure de l'Apôtre, de ses crises et de leur dénouement dans le Christ. Saint Paul parle d'abord de « révélations exceptionnelles qu'il a recues »,ils les distingue soigneusement de l'événement de Damas qui demeure pour lui la rencontre avec le Christ ressuscité. Il s'agit sans doute ici d'expériences mystiques. Mais « l'écharde dans la chair » l'empêche de se surestimer. Cette écharde dans la chair peut désigner soit une maladie physique, soit l'angoisse persistante de l'apôtre sur le sort du peuple juif. Ce qui est indéniable, c'est que « les soufflets de l'ange » ont été un handicap sérieux pour le travail missionnaire de l'Apôtre. C'est pour cette raison qu'à trois reprises Paul a demandé au Christ de l'en délivrer. Ces trois prières ne sont pas sans nous rappeler les trois supplications de Jésus au moment de son agonie à Gethsémani. La réponse apparemment négative est d'une grande force : « Ma grâce te suffit, ma puissance se déploie dans la faiblesse. » Dans les lettres de saint Paul la grâce qu'il a reçue d'annoncer l'Evangile aux païens. Et il annonce le Christ en étant configuré à lui. Comment ne pas voir dans cet homme fatigué, faible, critiqué par ses amis, le visage du Crucifié. Le Seigneur ne veut pas le délivrer de cette configuration avec lui. Au contraire, c'est à travers les faiblesses de Paul que le Seigneur ressuscité manifeste sa Vie, sa Puissance.