7e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (I 18-32)[1]

Frères, j'en prends à témoin le Dieu fidèle : le langage que nous vous parlons n'est pas à la fois « oui » et « non ». Le Fils de Dieu, le Christ Jésus, que nous avons annoncé parmi vous, Sylvain, Timothée et moi, n'a pas été à la fois « oui » et « non » ; il n'a jamais été que « oui ». Et toutes les promesses de Dieu ont trouvé leur « oui » dans sa personne. Aussi est-ce par le Christ que nous disons « amen[2] », notre « oui » pour la gloire de Dieu. Celui qui nous rend solides pour le Christ dans nos relations avec vous, celui qui nous a consacrés, c'est Dieu ; il a mis sa marque sur nous, et il nous a fait une première avance sur ses dons : I'Esprit qui habite nos cœurs.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Saint Paul écrit à nouveau aux Corinthiens qui continuent d'être plus habiles en paroles qu'en actes, et qui continuent d'être prompts à critiquer l'apôtre ou éluder son enseignement. Saint Paul rappelle fortement de qui vient la mission à laquelle il se donne. Elle le prend tout entier, comme le Christ pour son Père en un « oui » total. Ce n'est pas à la fois « oui » et « non » (évangile selon saint Matthieu, V 37). Ne sommes-nous pas assez « corinthiens » ? Si Dieu « a mis sa marque sur nous » par le baptême, nous donnant l'Esprit, notre vie ne doit-elle pas être un vrai « oui » ? Et pourtant, bien souvent, nous mêlons « oui » et « non », nous refusons d'aller jusqu’au bout des exigences du don que Dieu nous a fait. Il s'agit au fond d'une foi vive en l'Esprit-Saint, sous l'impuision duquel nous devons vivre en opposition à la « chair » (épître de saint Paul aux Galates, V 16-25). « Esprit de Sagesse » qui nous fait connaître le Père dans la vérité (épître de saint Paul aux Ephésiens, I 17), Esprit d'adoption, par lequel nous crions « Père » (épître de saint Paul aux Romains, VIII 15).

[2] C'est un très vieil usage dans l'Eglise que les fidèles ratifient la prière du prêtre en disant ou en chantant : « Amen ! » Saint Paul écrit aux Corinthiens : « Si tu ne bénis ton esprit, comment celui qui a rang de non initié dira-t-il amen à ton action de grâces, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis ? » (I Corinthiens, XIV 16). Ce mot hébreu marque la fermeté, la solidité, la vérité, la certitude et la confiance. Depuis toujours il a conclu les prières de l'Eglise, et déjà au II° siècle, Saint Justin écrivait : « Quand les prières et l'action de grâces sont terminées, tous ceux du peuple qui sont présents, acclament avec enthousiasme : Amen ! » Saint Jérôme, au V° siècle, croyait ici entendre un roulement de tonnerre. Saint Augustin disait : « Ton Amen est ta signature, ton consentement, ta confirmation. »