4e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (VII 32-35)[1]

Frères, j'aimerais vous voir libres de tout souci. Celui qui n'est pas marié a le souci des affaires du Seigneur, il cherche comment plaire au Seigneur. Celui qui est marié a le souci des affaires de cette vie, il cherche comment plaire à sa femme, et il se trouve divisé. La femme sans mari, ou celle qui reste vierge, a le souci des affaires du Seigneur ; elle veut lui consacrer son corps et son esprit. Celle qui est mariée a le souci des affaires de cette vie, elle cherche comment plaire à son mari. En disant cela, c'est votre intérêt à vous que je cherche ; je ne veux pas vous prendre au piège, mais vous proposer ce qui est bien, pour que vous soyez attachés au Seigneur sans partage.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Le mode d'emploi de ce texte se trouve dans la dernière phrase. Saint Paul qui ne donne pas des ordres péremptoires, cherche avant tout le bien des chrétiens. Il les invite à discerner ce qui leur convient le mieux pour leur permettre de vivre dans la fidélité au Seigneur. Le piège serait pour ceux qui se méprendraient sur ses intentions, puisque le terme grec évoque un lacet ou une corde destinés à prendre ou à étrangler. Le maître-mot de ce passage est souci. Saint Paul ne conteste pas que la vie comporte des soucis légitimes. L'insouciance n'est pas une vertu, et ce que Jésus avait recommandé, c'est l'abandon au Père. Mais le souci peut se limiter à ses intérêts immédiats et devenir inquiétude excessive. On perd alors sa liberté d'esprit et on se laisse distraire de sa tâche quotidienne. Le souci véritable se détinit par son objet, les affaires du Seigneur ; les autres objets de souci sont relatifs. Saint Paul reconnaît le privilège de ceux et celles qui peuvent consacrer directement leur être au Seigneur. L'attente de la venue définitive des derniers temps a pu renforcer cette idée. Aucun chrétien n'est pour autant disqualifié. Certes, comme le fait remarquer l'Apôtre, l’état de mariage peut introduire une division à l'intérieur de l'être, mais il admet que cette division peut être surmontée. En tout cas la réponse dernière est laissée aux chrétiens eux-mêmes.