3e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (VII 29-31)[1]

Frères, je dois vous le dire : le temps est limité. Dès lors, que ceux qui ont une femme soient comme s'ils n'avaient pas de femme ; ceux qui pleurent, comme s'ils ne pleuraient pas ; ceux qui sont heureux comme s'ils n'étaient pas heureux ; ceux qui font des achats, comme s'ils ne possédaient rien ; ceux qui tirent profit de ce monde, comme s'ils n'en profitaient pas. Car le monde tel que nous le voyons est en train de passer.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Saint Paul répond en pasteur aux interrogations que posent les Corinthiens sur la manière de vivre chrétienement la relation entre homme et femme. Le court fragment qui nous est proposé aujourd'hui se situe vers la fin de l’exposé. On cherchera l'orientation fondamentale dans les premiers et les derniers mots. Les conseils de l'Apôtre sont marqués par cette conviction que le temps est limité et que le monde tel que nous le voyons, c'est-à-dire sous son aspect extérieur, est en train de passer. Bien installés dans notre monde, même s'il est difficile, nous avons peine à nous représenter l'attente fervente du retour du Christ chez les premiers chrétiens. Peu de temps après, saint Luc soulignera davantage que l’Eglise est appelée à durer. La vision de saint Paul a des conséquences sur le comportement et l'agir des chrétiens. Les réalités du monde ne sont pas dépréciées, mais elles sont situées par rapport à cet achèvement du monde tant espéré. Dans la série des oppositions, il est particulièrement important de donner sa véritable portée à la particule « comme ne... pas... ». Le lecteur est invité à un travail de discernement, car saint Paul n'impose pas une solution toute faite. Il n'en reste pas moins que l'Evangile invite le chrétien à un vrai retournement dans l'appréciation des valeurs qui le font vivre et que l'espérance est partie intégrante de son engagement.