Fête de la Sainte Trinité

Epître

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (XIII 11-13)[1]

Frères, soyez dans la joie, cherchez la perfection, encouragez-vous, soyez d'accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous. Exprimez votre amitié en échangeant le baiser de paix. Tous les fidèles vous disent leur amitié. Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu et la communion de l'Esprit Saint soient avec vous tous.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1]C'est ici la conclusion de la deuxième épître de saint Paul à l’Eglise de Corinthe dont tout le monde sait aujourd'hui les dissensions et les contestations ; aussi, ces petites phrases, en con­clu­sion de larges développements, résument ce que saint Paul souhaite à ces chrétiens qu'il aime mais qui lui donnent tant de soucis et le font tant souffrir. Rien ne fait plus souffrir un pasteur que de présider à une communauté agitée de contestations et divisée de toutes sortes d'inimitiés sordidement entretenues. Saint Paul leur souhaite la joie, fruit de la foi en Jésus ressuscité : « réjouissez-vous dans le Seigneur » (Philip­piens, III 1 & IV 4). La joie, signe distinctif des chrétiens dans un monde perturbé. Il leur souhaite aussi la recherche de la perfection, non à la manière stoïcienne, mais l'aboutissement, l’accomplissement dans une vie de fidélité du germe de sainteté déposé par Dieu en chacun par le baptême : « voilà le but de nos prières: votre perfectionnement » (II Corinthiens, XIII 9). L'encouragement est le mot qui sert à désigner le « Paraclet » ; il comporte le soutien mu­tuel, l’exhortation, l’émulation pour tenir dans l'épreuve et marcher vers le but, et aussi la consolation (II Corinthiens, I 3-7). La concorde et la paix, dans l’acceptation des diversités normales mais dans une soumission commune à l'unique vérité : pas seulement dans le cœur, mais dans la pensée. Le baiser de paix, dans l'assemblée liturgique, en sera le signe. La salutation finale est l'amplification trinitaire du.salut biblique « Le Seigneur soit avec vous ». Jésus est nommé le premier, car il est appelé le Sei­gneur, et son attribut est la grâce, c'est-à-dire le don gratuit de sa vie qu'il fait à ses disciples. A Dieu (le Père) revient l’agapé, l’a­mour dont il est la source. A l’Esprit Saint est attribuée la mission de réaliser entre les fidèles la communion, de même qu'il est entre le Père et le Fils le lien d'unité.