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5ème dimanche de Pâques
Evangile
Suite du saint Évangile de
notre Seigneur Avant de passer de ce monde à son Père, Jésus disait à ses disciples : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi[1]. La maison de mon Père peut être la demeure de beaucoup de monde[2], sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place[3]? Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi; et là où je suis, vous y serez aussi[4]. Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ?[5] » Jésus lui répondit : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie[6] ; personne va vers le Père sans passer par moi[7]. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur,
montre-nous le Père; cela nous suffit. » Jésus lui répondit :
« Il y a si longtemps que je suis
avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le
Père. Comment peux-tu dire: Montre nous
le Père ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père
est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de
moi-même ; mais c'est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses
propres œuvres. Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le
Père est en moi ; si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause
des œuvres. Oui, vraiment, je vous le dis : celui qui croit en moi
accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes,
puisque je pars vers le Père. »
Textes liturgiques © AELF, Paris [1]La foi est une armure invincible qui éloigne la lâcheté et la crainte, et enlève toute force aux traits de l'ennemi (saint Cyrille d'Alexandrie : commentaire de l’évangile selon saint Jean). [2]Car il y en a qui sont plus forts, plus sages, plus justes, plus saints que les autres ; une étoile diffère de clarté des autres étoiles ; il y aura différentes demeures selon la différence des mérites ; mais tous auront en substance la même récompense, le denier du père de famille, la vie éternelle ; car c'est à la vie éternelle qu'est ordonnée la vie humaine. Tous demeurent dans la maison du Père. Et parce que Dieu est en eux, Dieu qui est charité, il arrive que dans la charité, tout ce que l'un possède devient le bien de tous. Car chacun possède ce qu'il aime dans les autres (saint Augustin : Tractatus in Johannis evangelium, LXVII, 1). [3] O Seigneur Jésus, comment allez-vous nous préparer notre place, s'il y a des demeures nombreuses déjà préparées ? Et vous prenez ceux-ci avec vous, comment reviendrez-vous, sans vous séparer d'eux, chercher les autres ? (…) Il y a des places préparées, elles le sont par le fait de ce grand acte de Dieu que l'on nomme la prédestination. Il y a maintenant à réaliser cette prédestination, et c'est ce que va faire Jésus (…) Et il prépare aussi les demeures en préparant ceux qui doivent y demeurer. Qu'est la maison de Dieu, sinon un temple ? « Et vous êtes vous-mêmes, dit l'Apôtre, le temple de Dieu. » Vous êtes aussi le royaume de Dieu, le royaume que le Fils doit un jour remettre à son Père. Ce royaume alors sera plein de gloire, mais maintenant il est en voie de formation, le temple est en voie de construction (…) Mais pourquoi, voulant nous préparer pour les demeures éternelles et former nos âmes, pourquoi s'en va-t-il ? Fera--t-il cette œuvre s'il nous quitte ? Ah ! puissè-je comprendre ce mystère ? Pour se préparer aux demeures éternelles, le juste doit vivre de la foi. Par la foi le cœur est purifié. La foi prépare les mérites qui seront récompensés dans la claire vision ; et la foi ne peut exister quand on voit. Que le Seigneur s'en aille donc ; que caché à nos yeux pour que nous ayons foi en lui, il nous prépare notre place. Que la foi le désire et l'appelle pour le posséder ensuite. Oui, Seigneur, par là vous préparez votre place en nous et notre place en vous ; et la mesure dans laquelle chacun aura été en union avec vous marquera la diversité des mérites et la diversité des récompenses. Et que veut dire ceci, que vous partez et qu'ensuite vous revenez ? Si je comprends bien, vous ne quittez ni le lieu d'où vous partez, ni le lieu d'où vous venez vers nous. Votre départ c'est quand vous vous cachez, et vous revenez quand vous vous manifestez (saint Augustin : Tractatus in Johannis evangelium, LXVII, 4 ; LXVIII 1, 2 & 3). [4] Avec amour nous voyons venir le jour qui établira chacun de nous dans sa demeure véritable, qui en nous délivrant des liens du siècle, nous fera entrer dans le royaume du paradis. Quel exilé ne se hâterait point, retournant dans sa patrie ? Quel navigateur ne voit arriver avec joie le moment où il pourra embrasser les siens ? Notre patrie est le paradis : nous y avons déjà des parents ; une assemblée nombreuse d'amis, de proches, nous y attend, assurée de son salut, mais encore préoccupée du nôtre. Quelle joie pour eux et pour nous que cet embrassement qui nous réunira ! (saint Cyprien de Carthage : « De mortalitate », XXVI). [5] Ils disent qu’ils ne savent pas, et Jésus leur affirme qu’ils savent : l’éternelle vérité ne peut mentir. Ils ignoraient donc le trésor de vérité qu’ils possédaient (saint Augustin : Tractatus in Johannis evangelium, LXIX, 1). [6] Il faut que l'on vienne à lui aussitôt ; il promet la sécurité du moment présent : il est le chemin. Il promet la sécurité pour l'avenir ; jamais on ne trouvera en lui ni mensonge, ni déception : il est la vérité. La mort elle-même ne pourra empêcher ses promesses : il est la vie (saint Jean Chrysostome : homélie LXXIII sur l’évangile selon saint Jean, 2). [7] Ce n'est que par le Christ que l'on va au Christ. Celui-là va au Christ par le Christ qui entre dans la voie de sa patience et de son humilité. Là on n'échappe pas au poids du travail, ni aux nuages de la tristesse, ni aux tempêtes de la crainte. On y trouve les embûches, les persécutions, les menaces, les injures. Mais Jésus a supporté tout cela avant nous ; et avec lui nous remporterons la victoire (saint Léon le Grand : sermon LXVII sur la Passion, XVI 6). |