3e dimanche de l'Avent

Première lecture

Lecture du livre de Isaïe, (XXXV, 1-6 & 10)1

Le désert et la terre de la soif, qu'ils se réjouissent ! Le pays aride, qu'il exulte et fleurisse, qu'il se couvre de fleurs des champs, qu'il exulte et crie de joie !  La gloire du Liban2 lui est donnée, la splendeur du Carmel3 et de Sarône4. On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu. Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s'affolent : « Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c'est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. »

Alors s'ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf et la bouche du muet criera de joie. Ils reviendront, les captifs rachetés par le Seigneur, ils arriveront à Jérusalem dans une clameur de joie, un bonheur sans fin illuminera leur visage ; allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s'enfuiront.


Textes liturgiques © AELF, Paris


1 Cet oracle d'Isaïe annonce les bénédictions réservées à Jérusalem. A ce qui était désolé comme le désert, la venue du Seigneur rendra une floraison digne de la gloire du Liban ou de la splendeur du Mont Carmel et de Sarône. Certes, nous sommes encore dans le désert, mais, forts de notre foi et sûrs de l'amour de Dieu, nous témoignons de l'espérance : dans le désert où nous sommes, nous portons les fleurs des champs, c'est-à-dire les grâces obtenues par notre prière et nos pratiques, notre pénitence et nos sacrifices, notre charité et nos oeuvres de miséricorde, tout au long de l'Avent. Bien que les apparences soient toujours contraires, il nous témoignons de la joie du salut, déjà acquis par le sacrifice de Jésus dont nous allons célébrer l'anniversaire du premier avènement. Nos pieux exercices de l'Avent qui nous assurent les grâces de Noël, sont autant de semences qui permettront aux autres d'accueillir le Seigneur de sorte que, unis à lui sur la terre, ils puissent régner avec lui pour l'éternité. Nos prières, nos mortifications et nos aumônes fortifient les mains défaillantes, affermissent les genoux qui fléchissent, rendent le courage à ceux qui attendent le salut, ouvrent les yeux des aveugles et les oreilles des sourds, délivrent les captifs du démon pour les ramener dans l'amour de Dieu. Dans son « Euchologe », Sérapion de Thmuis (IV siècle) priait ainsi : « Nous vous prions pour ce peuple: envoyez-lui l'Esprit Saint, que le Seigneur Jésus vienne le visiter, qu'il parle dans l'esprit de chacun, qu'il prépare les coeurs à la foi, qu'il conduise les âmes à vous, ô Dieu de miséricorde ».

2 Le Liban, pays de fruits et de fleurs, fournit de nombreuses images aux textes poétiques de la Bible : ses cèdres majestueux sont souvent des symboles de gloire et des modèles de beauté ; les parfums du Liban enivrent et ses torrents se réjouissent.

3 Parce que, pour la Palestine, la végétation y est abondante, le Mont Carmel est souvent un symbole de beauté et de prospérité.

4 Sarône, plaine côtière de Palestine, entre Jaffa et le Mont Carmel, est particulièrement fertile parce qu'abondamment arrosée.