32e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre de Sagesse (VI 12-16)[1].

La Sagesse est resplendissante, elle est inaltérable. Elle se laisse aisément contempler par ceux qui l'aiment, elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent. Elle devance leurs désirs en se montrant à eux la première. Celui qui la cherche dès l'aurore ne se fatiguera pas : il la trouvera assise à sa porte. Ne plus penser qu'à elle prouve un parfait jugement, et celui qui veille en son honneur sera bientôt délivré du souci. Elle va et vient pour rechercher ceux qui sont dignes d'elle ; au détour des sentiers elle leur apparaît avec un visage souriant ; chaque fois qu'ils pensent à elle, elle vient à leur rencontre.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] L’art de vivre selon le vrai sens des choses consiste à rechercher la sagesse. Cependant, pour le croyant, le vrai sens des choses est religieux et éternel : la sagesse est une participation à la sagesse même de Dieu. Mais, comme en Dieu tout est un, la Sagesse n’est pas quelque chose de Dieu mais Dieu lui-même : « Dieu est Sagesse » comme « Dieu est Amour. » La Sagesse-Personne de Dieu qui se communique aux hommes, dans toute la réalité humaine, autant spirituelle que charnelle, c'est l’Incarnation. La Sagesse qui « vient à leur rencontre », c’est Christ, la Sagesse Incarnée. Les affirmations qui précèdent disent que la Sagesse est toujours première, qu’elle a toujours l'initiative, ce que souligne ce passage par de multiples expressions. La Sagesse qui est comme une belle Dame, comme une fiancée (la fiancée du Cantique des Cantiques) vient à la rencontre, « se laisse contempler par ceux qui l'aiment », « devance leurs désirs », « va et vient pour rechercher ceux qui sont dignes d'elle », etc. Mais, ce faisant, la Sagesse requiert notre travail et notre responsabilité d'hommes. Accueillir la Sagesse n'est pas passivité ; il faut toujours la rechercher : « elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent. » Cette recherche engage tout l'être, demande la mise en œuvre de toutes nos facultés sur la nature, sur les créatures, sur les événements, sur les personnes, sur les biens, sur les idées, sur les sentiments, sur l'univers spirituel... Le climat d'amour de ce texte est important pour dire que la sagesse avec laquelle nous devons vivre n'est pas seulement un acte d'intelligence, mais, avec lui, l’adhésion du cœur. Elle est la rencontre de Dieu avec l’homme, dans l'amour, dans la recherche permanente l'un de l'autre qui est le propre de l'amour. Il y a don et possession, et en même temps il y a toujours distance, appel et recherche. L'accueil du Christ, notre Sagesse, est acte de foi et d'amour par l’application de notre intelligence et de notre volonté.