31e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre de Malachie[1] (I,14b - II,2b.8-10)[2].

Je suis le Grand Roi, dit le Seigneur de l'univers, et mon Nom inspire la crainte parmi les nations. Maintenant, prêtres, à vous cet avertissement : « Si vous n'écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur de glorifier mon Nom - déclare le Seigneur de l'univers - j'enverrai sur vous la malédiction, je maudirai les bénédictions que vous prononcerez. Vous vous êtes écartés de la route, vous avez fait de la Loi une occasion de chute pour la multitude, vous avez perverti mon alliance avec vous, déclare le Seigneur de l'univers. A mon tour je vous ai déconsidérés, abaissés devant tout le peuple, puisque vous n'avez pas suivi mes chemins, mais agi avec partialité en accommodant la Loi. »

Et nous, le peuple de Dieu, n'avons-nous pas tous le même Père ? N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? Pourquoi nous trahir les uns les autres, profanant ainsi l'alliance de nos pères ?


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] En hébreux, Malachie signifie : mon messager ; c’est le nom que l’on donne au dernier des douze petits prophètes qui écrivit vers 450 avant le Christ et dont on ne sait rien de plus.

[2] Le peuple vit difficilement, le découragement a suivi l'enthousiasme du retour et la reconstruction du Temple. Il s'en suit un relâchement moral et cultuel. Parmi les responsables de cette situation, Malachie désigne les prêtres qu’il prend violemment à partie. Dès le début du livre, il présente l'Alliance comme l'amour d'un Père pour ses enfants, amour qui est bafoué quand le peuple est infidèle. Là est la plus grande faute. Les prêtres ont terni la conscience de cette paternité et abandonné un culte dont la qualité témoigne de ces sentiments filiaux ; au verset précédent (I 1 3) il avait fustigé les prêtres qui prenaient des animaux boîteux ou malades pour les sacrifices. La violence du Prophète contre les prêtres ne peut pas ne pas retentir maintenant pour tous ceux qui ont une responsabilité religieuse auprès de leurs frères, même si les conditions du sacerdoce ne sont plus les mêmes. Et l'appel à la vérité du « culte spirituel » des chrétiens est présent sous les invectives. Car le Christ, lui, a été le prêtre parfait, qui « a pris à cœur de donner gloire au nom » du Père.