26e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre d'Ezékiel (XVIII 25-28)[1]

Parole du Seigneur tout-puissant. Je ne désire pas la mort du pécheur, et pourtant vous dites : « La conduite du Seigneur est étrange. » Ecoutez donc, fils d'Israël : « Est-ce ma conduite qui est étrange ? N'est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice, se pervertit, et meurt dans cet état, c'est à cause de sa perversité qu'il mourra. Mais si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Parce qu'il a ouvert les yeux, parce qu'il s'est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra. » - Parole du Seigneur tout-puissant.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Que voit le méchant qui ouvre les yeux ? Il voit la bonté miséricordieuse de Dieu. En revanche, le juste qui ne voit plus la bonté miséricordieuse de Dieu, se détourne de sa justice et se pervertit. Cette pitié de Dieu est le fondement de la parole du prophète. Au regard des habitudes humaines, Dieu a sans doute une « conduite étrange », car la miséricorde n'est pas naturelle à l'homme. Mais la miséricorde inspire la « justice » de Dieu et sa patience. Un autre fondement de cet enseignement est donné plus haut, au verset quatrième : « toutes les vies sont à moi », dit le Seigneur ; le Seigneur seul est donc juge de ces vies. Cet aspect individuel du jugement (le juste qui se pervertit ou le méchant qui se convertit) est alimenté par l'aspect collectif. Ezéchiel profère ses oracles à Babylone, pendant l'Exil qui est pour le peuple le jugement et la punition pour ses injustices, I'Exil qui est comme une mort. Mais si le peuple revient au droit et à la justice, il sera sauvé (XVIII 30-32). Toute l'histoire d'Israël montre qu'un « petit reste » fidèle a souvent sauvé la nation de la ruine totale. C'est là aussi une des caractéristiques de la pitié de Dieu (voir la prière d'Abraham, Genèse, XVIII 10 s).