25e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre d'Isaïe (LV 6-9)[1]

Cherchez le Seigneur tant qu'il se laisse trouver. Invoquez-le tant qu'il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, et l'homme pervers, ses pensées ! Qu'il revienne[2] vers le Seigneur, qui aura pitié de lui, vers notre Dieu, qui est riche en pardon. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins. Parole du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées, au-dessus de vos pensées[3].

Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Ce passage est situé après que le prophète Isaïe a mis toute son activité à rendre confiance au peuple exilé. Le retour et le renouveau seront même marqués, non seulement par la restauration de la nation à Jérusalem, mais aussi par une ouverture aux paiens et une conversion des nations. Cela déjà est une « pensée » du Seigneur, qui dépasse les pensées des hommes. Ce passage d'lsaïe et l'Évangile de ce jour disent les paradoxes de la bonté infinie de Dieu dont on peut en découvrir un premier exemple dès le début de la lecture : « Cherchez le Seigneur tant qu'il se laisse trouver. Invoquez-le tant qu'il est proche. » Or, un peu plus loin, le livre d’Isaïe dira : « Je me suis laissé rechercher par ceux qui ne me consultaient pas, je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas » (LXV 1). Ce que saint Paul appliquera aux païens dans sa démonstration sur le salut accordé à tous (épître aux Romains, X 20). Mais, direz-vous, si Dieu se laisse trouver même par ceux qui ne le cherchent pas, pourquoi le chercher ? Mais Dieu veut notre effort. « Il se laisse trouver », « Il est proche »: des expressions qui semblent dire que Dieu attend. Le chapitre LXV, au contraire, dira encore, en une merveilleuse formule : « J'ai tendu les mains, à longueur de jour, vers un peuple rebelle » (LXV 2), un peuple qui suivait « ses propres pensées ». Ce passage parallèle au chapitre LXV montre bien que notre texte d'aujourd'hui, s'il est à entendre d'un point de vue individuel, est d'abord un appel au peuple de Dieu. Et le peuple élu a pu éprouver combien Dieu est riche en pardon.

[2] « Qu’il revienne »: c'est le terme de la conversion. Il est souvent employé pour demander à Dieu de « revenir » lui-même de sa colère. Dieu qui pardonne, c'est Dieu qui revient de sa colère.

[3] De la proximité de Dieu, le texte passe à son infinie transcendance : « mes pensées ne sont pas vos pensées (...) autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées, au-dessus de vos pensées.» Dieu est le Tout autre que l'on adore en se soumettant à sa Sagesse et son Pouvoir infinis. Mais, au verset suivant (LV 10), de ce ciel élevé au-dessus de la terre descendent la pluie et la neige qui fécondent la terre. La transcendance se fait totalement proche en Jésus-Christ, semence donnée à la terre, Parole féconde en notre monde, chemin de Dieu en nos chemins.