23e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre d'Ezékiel[1] (XXXIII 7-9)[2]

La Parole du Seigneur me fut adressée. « Fils d'homme, je fais de toi un guetteur pour la maison d'Israël. Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part. Si je dis au méchant : Tu vas mourir, et que tu ne l'avertisse pas, si tu ne lui dis pas d'abandonner sa conduite mauvaise, lui, le méchant, mourra de son péché, mais à toi, je demanderai compte de son sang.Au contraire, si tu avertis le méchant d'abandonner sa conduite, et qu'il ne s'en détourne pas, lui mourra de son péché, mais toi, tu auras sauvé ta vie. »


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Fils de Buzi, le prophète Ezéchiel appartient à une famille sacerdotale. Il était prêtre à Jérusalem. Sa carrière prophétique se déroule de 592 aux environs de 570, auprès des exilés en terre babylonienne. Elle comprend deux parties très nettes, séparées par la prise de Babylone en 586. Certains auteurs toutefois pensent que la première période de son ministère se serait déroulée à Jérusalem.

[2] Comme le mal et les méchants sont partout dans le monde, toute relation aux autres comporte la rencontre du mal et des pécheurs. Cependant comme la méchanceté et le péché commencent en chaque homme, c'est aussi le « méchant » en nous qui doit être averti et appelé à la conversion avant qu'il ne soit trop tard. Pour les Juifs, l’expérience du mal qui risque de faire mourir dans le péché est l'expérience de tout le peuple choisi. Que de fois l'Exode et l'Exil sont présentés, au temps d'Ezéchiel, comme une « mort » du peuple, une sanction du péché qui a ruiné la nation. Le prophète doit avertir tout autant le peuple que les individus pour que le peuple change de conduite et garde la foi. Dieu se place-t-il au seul plan de la stricte rétribution exprimée à propos du guetteur qui a averti ou non, et du méchant qui a abandonné sa conduite ou non ? Il eût fallu que le liturge allât plus loin, jusqu’au onzième verset, pour nous mieux révéler le cœur de Dieu : « Par ma vie, oracle du Seigneur Dieu, est-ce que je prends plaisir à la mort du méchant ? Bien plutôt à ce que le méchant change de conduite et qu'il vive ! Revenez, revenez de votre méchante conduite : pourquoi faudrait-il que vous mouriez, maison d'lsraël ? »