20e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (XI 13-15.29-32)[1]

Frères, je vous le dis à vous, qui étiez païens : dans la mesure même où je suis apôtre des païens, ce serait la gloire de mon ministère de rendre un jour jaloux mes frères de race, et d'en sauver quelques-uns. Si en effet le monde a été réconcilié avec Dieu quand ils ont été mis à l'écart, qu'arrivera-t-il quand ils seront réintégrés ? Ce sera la vie pour ceux qui étaient morts ! Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables. Jadis, en effet, vous avez désobéi à Dieu et maintenant, à cause de la désobéissance des fils d'Israël, vous avez obtenu miséricorde ; de même eux aussi, maintenant ils ont désobéi à cause de la miséricorde que vous avez obtenue, mais c'est pour que maintenant eux aussi, ils obtiennent miséricorde. Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous les hommes.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Le salut des païens et le salut d'lsraël : pour les premières communautés ce fut un sujet important de réflexion mais aussi la cause d'affrontements et jalousies. Pourquoi ce refus du Christ, cette « désobéissance des fils d'lsraël » ? Pour saint Paul, le secret qui doit tout éclairer et empêcher toute dispute, c'est que la foi et le salut dans le Christ sont un don. Pour tous, obtenir la miséricorde qui sauve est une grâce. Alors ni chrétiens issus du paganisme (« vous qui étiez païens ») ni chrétiens issus du judaÏsme (« mes frères de race ») ne peuvent s'attribuer quelque supériorité sur les autres. C'est dans le Christ seul qu'est la réconciliation. « Tout est de lui et par lui et pour lui », dit plus loin Paul (XI 36). Si les juifs, qui avaient été choisis, refusent maintenant, ils reviendront. Comment ? Paul a un argument qui peut paraître surprenant : même mon ministère auprès des païens devrait inciter les juifs à revenir, car, dans l'accès des païens à la foi, les juifs devraient découvrir que l'appel de Dieu est gratuit et donc que leur propre élection (de peuple choisi) était gratuite, était un don de Dieu. Et « les dons de Dieu et son appel sont irrévocables. »