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14e dimanche des temps ordinaires
Evangile
Suite du saint Évangile de notre Seigneur
En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits[1]. Oui, Père, tu l'as voulu ainsi dans ta bonté[2]. Tout m'a été confié par mon Père[3] ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau[4], et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug[5], devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur[6], et vous trouverez le repos[7]. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger[8]. » Textes liturgiques © AELF, Paris [1] Les sages qu'il désigne ici sont ceux qui possédaient non la vraie sagesse, mais cette sagesse que les scribes et les pharisens croyaient trouver dans leurs formules (saint Jean Chrysostome : homélie XXXVIII sur l'évangile selon saint Matthieu). Donc prenez-y garde ; si vous croyez sage et prudent, vous n'aurez point la révélation de ces choses? « Se disant sages, ils sont devenus insensés. » Et si vous voulez être sage, dites que vous êtes insensé, mais dites le au-dedans, dites le devant Dieu. Dites que vous n'êtes point la lumière, dites que vous êtes l'œil, et dites à celui qui est la lumière : « Eclairez mes ténèbres » (saint Augustin : sermon LXVII 8). L'Ecriture a dit en parlant de Dieu : Sa conversation est avec les simples. Pour Dieu, converser c'est par l'illumination de sa présence révéler ses secrets aux âmes. Et l'on dit qu'il converse avec les simples, parce qu'il éclaire de sa lumière ceux en qui il ne trouve aucune ombre, aucune duplicité (saint Grégoire le Grand : Liber regulae pastoralis, Livre III, XI 48). [2] Quel encouragement donné aux apôtres à demeurer humbles au milieu des pouvoirs extraordinaires dont ils sont revêtus, par exemple le pouvoir de chasser les démons, le pouvoir d'enseigner. Toute lumière qu'ils possèdent leur vient non de leur étude, mais d'une grâce d'en-haut ; et les savants qui se croient quelque chose, par leur orgueil descendent dans les ténèbres (saint Jean Chrysostome : homélie XXXVIII sur l'évangile selon saint Matthieu). [3] Nous devons comprendre qu'il a reçu non le ciel et la terre, toutes choses qu'il avait faites lui-même en tant que Verbe, mais qu'il a reçu surtout ceux qui par lui auront accès auprès du Père, et qui, rebelles auparavant, commenceront à sentir Dieu (saint Jérôme : commentaire de l'évangile selon saint Matthieu). [4] Jésus ne dit pas à celui-ci ou à celui-là : Venez ! il dit : « Venez tous ! » Venez, vous tous qui êtes dans les soucis, dans les péchés, dans les tristesses. Venez, non pour que je vous inflige le châtiment, mais pour que je vous délivre de votre fardeau. Venez, non que j'aie besoin de vous, mais parce que j'ai soif de votre salut. Et il ne dit pas seulement : je vous sauverai, mais je referai, c'est-à-dire je vous établirai en tout bien-être et en toute paix (saint Jean Chrysostome : homélie XXXVIII sur l'évangile selon saint Matthieu). [5] Le joug du Christ c'est la pureté ; le joug du Christ c'est l'humilité ; le joug du Christ c'est la patience ; le joug du Christ c'est le mépris du monde, et les bienheureux tourments du martyre en hommage rendu à son nom (...) Et le joug du Christ brise tous les liens du joug du démon. Le joug du Christ ne meurtrit pas le front de l'homme, il l'embellit. Il n'écrase pas notre tête, il la relève. Le joug du Christ nous aide à détruire tous les germes du vice. Le joug du Christ unit l'homme à Dieu par les liens de la charité dans une société éternelle (saint Maxime de Turin : sermon CXIII). [6] Je vous rends grâce, ô Seigneur Jésus, de nous avoir créés : en nous créant, vous nous avez faits les maîtres de la terre ; mais les dons que vous nous avez faits en nous visitant sont bien supérieurs : sans cesser d'être notre Maître vous vous êtes fait notre frère. Plus grande encore est la grâce de votre rédemption : vous avez racheté ceux qui périssaient, vous les avez ressuscité des morts, vous les avez rendus semblables aux anges ; avec vous, vous les avez placés à la droite de Dieu. Vous avez fait tout cela par votre humilité ; aussi vous nous dites : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. » Il ne dit pas : apprenez de moi que je suis puissant, mais que je suis doux et humble de cœur, afin que vous soyez ainsi (saint Ambroise : commentaire du Psaume CXVIII, sermon XX 17-20). [7] L'âme ne peut trouver le repos que quand elle s'est débarrassée de l'humeur maligne qui la troublait et l'emmenait à l'enflure et qu'elle est ainsi revenue à la santé (saint Augustin : De sancta virginitate, XXXV). [8] Si donc vous avez encore peur en entendant parler d’un joug et d’un fardeau, cette peur ne vient de votre lacheté ; car si vous aviez bonne volonté, tout vous serait facile et léger. Le Christ nous a préparé non pas seulement des joies ou des charges, mais les unes et les autres. Il nous a donné un joug, mais il l’a appelé suave ; il a parlé d'un fardeau, mais il a ajouté qu’il était léger, pour que vous ne les repoussiez pas comme trop pénibles, et que vous ne les méprisiez pas comme trop faciles (saint Jean Chrysostome : homélie XXXVIII, 3). |