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12e dimanche des temps ordinaires
Evangile
Suite du saint Évangile de notre Seigneur
Jésus disait aux
douze apôtres : « Ne craignez
pas les hommes[1] ; tout ce qui est voilé
sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu[2].
Ce que je vous dis dans l’ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le creux de
l’oreille, proclamez-le sur les toits[3]
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer
l’âme[4] ;
craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le
corps[5]. Est-ce qu’on ne vend pas
deux moineaux pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que
votre Père le veuille. Quant à vous, même vos cheveux sont tous comptés.
Soyez donc sans crainte : vous
valez bien plus que tous les moineaux du monde[6].
Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes[7],
moi aussi je me prononcerai pour lui devant
mon Père qui est aux cieux[8].
Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon
Père qui est aux cieux. »
Textes liturgiques © AELF, Paris [1] La liberté est le fruit de la vertu, et la crainte est le signe de la servitude ; c’est pourquoi celui qui n’a pas peur des hommes, celui qui méprise les attaques du monde et la mort elle-même, est admis par Jésus-Christ dans son amitié ; il y a entre eux et lui de la ressemblance (saint Pierre Chrysologue : sermon CI). [2] A la fin des temps, nos pensées les plus secrètes, nous accusant ou nous défendant, le Seigneur jugera par Jésus Christ tout ce qui est caché dans le cœur des hommes (...) Savoir que toute dissimulation sera un jour dévoilée, quel puissant encouragement à la simplicité ! (saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, VII 109). [3] La mission qu’il leur confie aura une telle puissance et un tel retentissement que les paroles qu’ils auront dites dans l’obscurité de leurs prisons, seront prêchées dans les Eglises (saint Bède le Vénérable). [4] C’est par une puissance unique que Jésus Christ élève l’âme de ses disciples au dessus de toute crainte, au dessus de la crainte de la mort qui rend tant d’hommes tout tremblants. Et en en leur rappelant leur immortalité, il élève leur pensée plus loin que la mort ; il les amène jusqu’en face du juge devant lequel tous doivent comparaître : c’est celui-là qu’il faut craindre, tandis que la mort n’est pas à craindre (saint Jean Chrysostome : homélie XXXIV sur l’évangile selon saint Matthieu, 2). [5] La mort est la fin de notre assujettissement à la nature, elle n’est plus le châtiment qui doit être infligé aux coupables. La mort nous dérobe aux supplices, mais la peine qui est infligée à l’âme est éternelle ; et c’est pourquoi il ne faut pas craindre la mort, et il ne faut craindre que Dieu à qui la nature ne peut commander et à qui elle s’empresse d’obéir : par la compensation infiniment plus haute de l’immortalité, Jésus Christ enlève à la mort ses terreurs(saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, VII 110). [6] Si le Seigneur s’est préoccupé de simples oiseaux … ne doutons pas qu’il regardera avec attention les mérites des fidèles (saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, VII 118). [7] Ecoutons donc cette voix nous dire les souffrances des martyrs et les furieuses tempêtes de haine qui se sont abattues sur eux en ce monde. Ils pouvaient craindre non pas tant d'y laisser la vie du corps qu'ils auraient à abandonner un jour, mais surtout d'y perdre la foi. N'allaient-ils pas, s'ils cédaient aux atroces souffrances infligées par leurs persécuteurs ou aux attraits de la vie d'ici-bas, laisser s'échapper le fruit des promesses divines ? Dieu les a libérés de toute peur par sa parole et aussi par son exemple. Par sa parole, en leur disant : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme. » Par son exemple, en pratiquant ce que ses discours enseignaient. Ainsi, il n'a pas voulu se soustraire aux mains qui l'ont flagellé, ni échapper à ceux qui l'ont souffleté, couvert de crachats, couronné d'épines et fait mourir sur la croix. Alors qu'il n'était nullement obligé de les endurer, il n'a voulu se dérober à aucun de ces supplices, à cause de ceux à qui ces souffrances étaient nécessaires. Il a fait de sa personne un remède pour les malades (saint Augustin : homélie sur le psaume LXIX). [8] Il les invite à entreprendre ce nouveau genre de combat où celui qui demeure vivant est celui qui se laisse tuer, où celui qui remporte la victoire est celui qui succombe… Celui qui étant appelé à posséder un royaume, ne sait pas oublier ses intérêts de ménage, celui-là prouve qu’il n’a pas une âme assez haute... Celui-là seul peut s’élever au-dessus de tout qui n’est pas retenu par ses intérêts personnels Aussi c’est la coutume qu’un homme appelé au trône, abandonne à ses parents ou aux pauvres sa fortune privée (saint Pierre Chrysologue : sermon XXIII). |