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11e dimanche des temps ordinaires
Evangile
Suite du saint Évangile de notre Seigneur
Voyant les foules, il eut pitié d'elles[1] parce qu'elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. »[2] Alors Jésus appela[3] ses douze disciples et leur donna le pouvoir d'expulser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité[4]. Voici les noms des douze Apôtres : le premier, Simon, appelé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote et Judas Iscariote, celui-là même qui le livra[5]. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « N'allez pas chez les païens et n'entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël[6]. Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons[7]. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. » Textes liturgiques © AELF, Paris [1] Il nous apparaît là dans sa double nature : il se montre à nous avec la compassion de l'homme et la puissance de Dieu (saint Bède le Vénérable : commentaire de l'évangile selon saint Marc, II). [2] Les fidèles doivent aussi apprendre, de cette parole, à prier pour leurs pasteurs afin que leur langue ne soit jamais paralysée, et que leur travail soit fructueux. Souvent c'est en punition des fautes des peuples que la langue des pasteurs devient embarrassée : c'est pour punir l'infidélité des ouailles que la voix est enlevée aux pasteurs. Ne faut-il pas que maintenant encore nous disions avec tristesse : les ouvriers sont peu nombreux ? Il y a encore beaucoup d'hommes disposés à entendre la bonne nouvelle, mais il y en a peu pour l'annoncer. Le monde est rempli de prêtres, et cependant dans la moisson de Dieu il y a peu de travailleurs (saint Grégoire le Grand : homélie XVII 3). [3] C'est à dessein que l'Evangéliste dit qu'il les appela, et qu'il les appela par leurs noms, afin de nous apprendre que personne ne doit de soi-même s'introduire dans ce saint ministère. « Personne ne s'arroge cet honneur, dit saint Paul, mais seulement celui qui y est appelé par Dieu ». Plus tard, il y eut des hommes qui voulurent s'introduire d'eux-mêmes dans cette dignité. Saint Paul en parlait ainsi : « Ce sont de faux apôtres, des ouvriers frauduleux, se transfigurant en anges de justice ». Pour nous, nous ne recevons d'autres apôtres que ceux qui sont nommés dans l'Évangile, et celui que plus tard Jésus choisit encore, le savant Paul (saint Cyrille d'Alexandrie : commentaire de l'évangile selon saint Luc). [4] Sans jalousie, il leur donne tout ce qu'il possède lui-même ; il n'y aura entre eux et lui que cette seule différence, ce que Jésus faisait par lui-même, les apôtres le feront par lui (saint Jérôme : commentaire de l'évangile selon saint Matthieu). [5] Dans le choix de Judas, il y a non de l'imprévoyance, mais au contraire une prévoyance vraiment divine. Jésus-Christ nous y fait apparaître la force de la vérité qui ne peut être affaiblie par l'indignité d'aucun de ses ministres. Jésus nous y apprend de plus à supporter la trahison. Il avait assumé toutes nos faiblesses, et c'est pourquoi il ne voulait pas se dérober à cette tristesse de la vie humaine. Il voulut être abandonné, il voulut être trahi, trahi par l'un de ses Apôtres, afin que quand vous serez abandonné, trahi par votre ami, vous supportiez avec calme de voir que vous vous soyez trompé, que votre bienfait soit perdu (saint Ambroise : commentaire de l'évangile selon saint Luc, V 45). [6] La prédication aurait été plus facile chez les Samaritains que chez les Juifs, mais les Juifs les haïssaient et Jésus veut ôter à son peuple tout prétexte de plainte. 11 a commencé par eux son ministère, il a reçu d'eux l'insulte, mais il veut montrer qu'il s'élève au-dessus de l'insulte : il veut donc que les Apôtres commencent leur ministère par ceux qui ont été les dépositaires des promesses. Il les appelle les brebis perdues, et non les brebis fugitives de la maison d'lsraël, jetant un voile sur leur faute pour ne laisser voir que leur misère (saint Jean Chrysostome : homélie XXXII sur l'évangile selon saint Matthieu, 3). [7] Les saints ont eu le pouvoir de faire des miracles, mais ils ne l'avaient pas par eux-mêmes : ils l'avaient par participation et ils ne pouvaient pas le communiquer. Comment, en effet, une créature pourrait-elle disposer en maître des dons du Saint Esprit ? Notre Seigneur Jésus Christ étant Dieu communique ce don à ceux qu'il veut, sans le demander à une puissance supérieure, mais en le tirant de ses propres trésors (saint Cyrille d'Alexandrie : « Thesaurus », III 14). |