Lecture du livre de Sophonie¹ (II,3 &III,12-13)².

Cherchez le Seigneur, vous tous, les humbles du pays qui faites sa volonté. Cherchez la justice, cherchez l'humilité : peut-être serez vous à l'abri au jour de la colère du Seigneur.

Israël, je ne laisserai subsister au milieu de toi qu'un peuple petit et pauvre, qui aura pour refuge le nom du Seigneur. Ce Reste d'Israël  ne commettra plus l'iniquité.  Il  renoncera au mensonge, on ne trouvera plus de tromperie dans sa bouche. Il pourra paître et se reposer sans que personne puisse l'effrayer.

Textes liturgiques © AELF, Paris

1 Le prophète Sophonie exerçait son ministère à Jérusalem « au temps de Josias, fils d’Amon, roi de Juda » (Sophonie I 1), soit entre 640 et 609 avant Jésus-Christ, et plus précisément entre 640 et 630, c’est-à-dire avant que ce pieux monarque ne réalisât, entre 628 et 622, ses réformes religieuses. Sophonie est antérieur de quelques années à Jérémie. Après que royaume de Juda, envahi par Sennachérib (701), eut presque été réduit à Jérusalem, Manassé (687-742) en avait recouvré une partie mais, à force de s’humilier devant l’Assyrie, il versa dans l’idôlatrie dénoncée par Sophonie qui annonce le châtiment de Yahvé, non sans laisser entrevoir, pour un avenir lointain, le salut du reste d’Israël.

2 Les opprimés, les affamés, les enchaînés, les aveugles, les accablés, les étrangers, les veuves, les orphelins seront à l'abri lorsque viendra le « Jour de Yahvé », jour de colère que ce jour-là (dies iræ dies illa), lorsque Dieu jugera les habitants de la terre. Il n’y a qu’une manière d’échapper au jugement : renoncer au mensonge, être vrai en acte et en parole, ne plus commettre l'iniquité. L'essentiel est de chercher le Seigneur, la justice et l'humilité. Qu'importe le nombre, qu'importe que le vrai peuple de Dieu soit petit ou pauvre, c'est Dieu qui le fait subsister. Il tient son être du Seigneur, son refuge. Ce petit reste d'lsraël n'a aucune raison de s'effrayer lorsque viendra le Jour, il pourra paître et se reposer (Ezéchiel, XXIV 28). La Fille de Sion pourra se réjouir car le Seigneur sera en elle (Sophonie, III 14). Ce texte liturgique regroupe deux extraits du livre de Sophonie pour mettre en valeur l’appel de Dieu à son peuple qui sera la vocation de l'Eglise du Christ : service et pauvreté. Une Eglise petite, servante et pauvre, vivant dans l'amour, la grâce, la justice et la vérité, suffit à Dieu pour faire connaître son nom au milieu des nations.