Janvier  02

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3ème dimanche des temps ordinaires

Evangile

Suite du saint Évangile de notre Seigneur

Jésus-Christ selon Saint Matthieu (IV, 12-23).

Quand Jésus apprit l'arrestation de Jean Baptiste1, il se retira en Galilée2. Il quitta Nazareth3 et vint habiter à Capharnaüm4, ville située au bord du lac5, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.

Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe : « Pays de Zabulon et pays de Nephtali, pays tourné vers la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens : le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays de l'ombre et de la mort, une lumière s'est levée. » À partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est là. »

Comme il marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon6, appelé Pierre7, et son frère André8, qui jetaient leurs  filets9  dans  le  lac : c'étaient des pêcheurs. Jésus leur dit :

« Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée10 et son frère Jean, qui étaient dans leur barque avec leur père, en train de préparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent11.

Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues12, proclamait la Bonne Nouvelle13 du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.


Textes liturgiques © AELF, Paris


1 Hérode avait envoyé arrêter Jean et l’avait fait lier en prison,  à cause d’Hérodiade, la femme de Philippe, son frère, qu’il avait épousée. Car Jean disait à Hérode : « Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère. » Hérodiade en avait contre lui, et elle aurait bien voulu le tuer, mais elle ne pouvait pas. Car Hérode craignait Jean, le sachant un homme juste et saint, et il le protégeait. Et après l’avoir entendu, il ne savait vraiment que penser, et cependant il l’écoutait avec plaisir (S. Marc, VI 17-20).

2 Nous enseignant à ne pas aller au-devant des dangers, mais à nous retirer plutôt devant eux, et prenant toujours occasion des haines qui le pousuivent, des attaques que l’on dirige contre lui pour accomplir un plus grand bien ; la haine des Juifs lui donne l’occasion d’aller vers les Gentils (saint Jean Chrysostome).

3 Nazareth (en grec Nazara), en Galilée, à 24 kilomètres au sud-ouest de Tibériade (jamais mentionné dans l’Ancien Testament).

4 Capharnaüm (le village de Nahum) aujourd'hui Tell-Hum, située au nord-ouest du lac de Gennésareth, à 4 kilomètres de l'embouchure du Jourdain dans le lac, qui appartient aux territoires du tétrarque Hérode Antipas. Capharnaüm (aux confins des états d'Hérode Antipas et de d'Hérode Philippe II) est un poste de douane sur la route de la Gaulanitide tenu par le publicain Lévi (futur apôtre Matthieu) ; la ville est gardée par une garnison romaine commandée par le centurion du Domine non sum dignus.

5 Il s’agit du lac de Gennésaret qui est aussi appelée la mer de Galilée, le lac de Tibériade ou lac de Kinnereth. La mer de Galilée, de forme ovale (21 kilomètres sur 12 kilomètres, 144 kilomètres carrés), à 208 mètres au-dessous du niveau de la Méditerranée, traversée par les eaux du Jourdain qu'elle reçoit près de Capharnaüm et rejette près du Kibboutz de Deganyia. Elle est bordée au sud et au nord par des plaines fertiles, elle est limitée à l'est par la Gaulanitide (plateau du Golan).

6 Simon, traduction grecque de Siméon = en hébreux, exaucement, Yahvé a entendu.

7 Le Bienheureux Pierre, premier entre les Apôtres, et qui aima le Christ véhémentement, eut le bonheur de s'entendre dire : « Et moi je te dis : Tu es Pierre ». Car l'apôtre avait déclaré : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Et le Christ répond : Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre j'édifierai mon Eglise » (évangile selon saint Matthieu, XVI 16-18) : sur cette pierre, j'édifierai la foi que tu confesses. Sur cette parole que tu as dite « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », j'édifierai mon Eglise. Car toi, tu es Pierre. Pierre tient son nom de la pierre, et ce n'est pas de Pierre que la pierre tire son nom. Pierre vient de la pierre, se réfère à la pierre, comme le chrétien vient du Christ et se réfère au Christ. Ecoute Paul : « Car, frères, je ne veux pas que vous l'ignoriez : nos pères furent tous sous la nuée, tous ils traversèrent la mer, et tous, au temps de Moïse, il furent baptisés dans la nuée et dans la mer ; et tous ils mangèrent la même nourriture spirituelle, et tous ils burent le même breuvage spirituel : car ils buvaient de la pierre spirituelle qui les accompagnait, et la pierre était le Christ » (I Corinthiens, X 1-4). Voilà d'où est Pierre (saint Augustin : sermon 285).

8 André, en grec, andreas = le courageux. Frère de Simon-Pierre (S. Matthieu IV 18, S. Marc I 16, S. Jean I 40 et VI 8), saint André né à Bethsaïde (S. Jean I 44), au nord du lac de Tibériade, habitait avec Pierre à Capharnaüm (S. Marc, I 29), et fut d'abord, comme saint Jean, un disciple de saint Jean-Baptiste : Jean se tenait là avec deux de ses disciples ; et regardant Jésus qui passait, il dit : " Voici l'Agneau de Dieu. " ; et les deux disciples l'entendirent parler, et ils suivirent Jésus. Mais, se retournant et voyant qu'ils le suivaient, Jésus leur dit : " Que cherchez-vous ? " Ils lui dirent : " Maître, où demeures-tu ? " Il leur dit : " Venez et vous verrez. " Ils vinrent donc et virent où il demeurait, et ils demeurèrent chez lui ce jour-là ; c'était environ la dixième heure. André, le frère de Simon-Pierre était l'un des deux qui avaient entendu Jean et suivi Jésus. Il trouve d'abord son frère Simon et lui dit : " Nous avons trouvé le Messie. " Il l'amena à Jésus. (S. Jean, I 35-42). Ce passage raconte un deuxième appel qui n’exclut ni n’infirme le premier.

9 Le filet, image du piège tendu aux hommes (Psaume IX 16, X 9, XXV 15, XXI 5 et suivants, LVII 7) = la flatterie (Proverbes XXIX 5) ; image de Yavhé qui attrape et maîtrise ses adversaires (Ezéchiel XII 13, XVII 20, XIX 8, XXXII 3, Osée VII 12, Lamentations I 13). L'épervier est un filet de pêche conique et circulaire, de 12 à 15 mètres de circonférence, lesté de plomb (le shabaka des Arabes).

10 Zébédée cadeau de Yahvé ; Jean, Dieu a fait grâce ; Jacques, Il supplantera ou que Dieu protège (il s’agit du Majeur).

11 Ils cherchaient dans la mer un gain médiocre et ils ont trouvé celui qui est la vie ; ils ont abandonné une barque et ils ont trouvé Dieu ; ils ont laissé leur avirons et ils ont trouvé le Verbe ; ils ont laissé leurs cordages et ils ont trouvé les liens de la foi ; ils ont laissé reposer leurs filets et ils ont pris des hommes ; ils ont délaissé la mer et ils ont trouvé le ciel ; ils quittent ces flots où ils sont ballottés pour établir sur la pierre inébranlable des âmes agitées jusque-là par l’erreur (saint Ambroise : « De Virginitate »).

12 Synagogue : édifice où les Juifs se réunissaient, aux sabbats, aux fêtes et aux jours de jeûne, pour prier, entendre la lecture et les explications des Ecritures (Loi et Prophètes). L'institution est tardive (époque hasmonéenne). Le président dirige le service, veille au bon ordre, désigne le lecteur et le prédicateur ; le serviteur apporte les rouleaux sacrés et les remporte, applique la flagellation, annonce le sabbat au son de la trompette. Edifice de forme rectangulaire, divisé en trois nefs (les femmes, le centre, les hommes) et orienté vers Jérusalem. Une niche ou une armoire, fermée par un voile, en direction de Jérusalem, renferme les rouleaux sacrés ; un pupitre sert pour la présidence et la lecture. « On donnait le nom de synagogue, non seulement à l'assemblée du peuple hébreu, mais encore aux édifices où il s'assemblait, comme nous donnons le nom d'église, non seulement à la société des fidèles, mais aux édifices où ils se réunissent » (saint Bède le Vénérable).

13 En grec, Bonne Nouvelle se traduit par Evangile. Déjà, chez le prophète Isaïe (XL - LXVI) il s’agit du salut, de la venue du Règne de Dieu, dont le message est une consolation (XL 9, LII 7, LX 6, LXI 1). Le mot est encore employé par les traducteurs de l’Ancien Testament en grec (les Septantes) pour désigner l’annonce d’une victoire (II Samuel, XVIII 20 ; II Rois, VII 9) ou la récompense pour l’annonce d’une victoire (II Samuel, IV 10 & XVIII 22). Dans la littérature grecque, le mot a le même sens que pour les Septantes, comme en témoigne Homère (« Odyssée » XIV 152), cependant, aux derniers siècles de la littérature hellénistique, le mot prend une signification religieuse et salvifique en rapport avec le culte impérial, comme en témoignent Philon et Flavius Josèphe.