Lecture du livre d'Isaïe, (VIII, 23b - IX, 3 & 5-6)¹.

Dans les temps anciens, le Seigneur a couvert de honte le pays de Zabulon² et le pays de Nephtali³ ; mais ensuite, il a couvert de gloire la route qui longe la mer, la Transjordanie, et la Galilée, carrefour des païens.

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre une lumière a resplendi. Tu as prodigué l'allégresse, tu as fait grandir la joie : ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit en faisant la moisson,  comme on exulte en partageant les dépouilles des vaincus. Car le joug qui pesait sur eux, le bâton qui meurtrissait leurs épaules, le fouet du chef de corvée, tu les a brisés comme au jour de la victoire sur Madiane.

Textes liturgiques © AELF, Paris

¹ Ce passage a été choisi, puisque l'Evangile de ce jour l'a repris, pour révéler le sens de la mission de Jésus. L'oracle d'Isaïe concerne le Messie (la plus grande partie en a été lue à la messe de la nuit de Noël). Il semble avoir été prononcé à une époque où une des superpuissances (l’Assyrie) avait annexé les provinces du nord de la Palestine et menaçait les autres. Le prophète annonce que la nuit de l'oppression ne durera pas toujours. Viendra le jour de la lumière et de la libération. La Galilée, le carrefour des païens, sera la première à se réjouir de cette Bonne Nouvelle. Ne nous y trompons pas : ce n'est pas par la force des armes ou par une entreprise humaine que viendra ce jour de victoire. Il est l'œuvre de Dieu qui va rétablir le pays dans la paix, I'indépendance et l'unité. Mais quand cela se fera-t-il ? On sait par l'histoire que cela ne s'est jamais réalisé de manière stable. Saint Matthieu a donc bien perçu le sens de ce passage en l'appliquant de manière spirituelle à la prédication de Jésus en Galilée.

² Zabulon est une tribu israélite dont l’ancêtre éponyme est donné, dans la généalogie biblique, comme le fils de Jacob et de Lia. Le territoire de Zabulon, décrit dans le livre de Josué (XIX 10-16), formait un cercle autour de Nazareth : à l’Ouest, il s’étendait jusqu’à la plaine au nord du Carmel mais n’englobait pas les villes côtières (livre des Juges I 30) ; au Sud, il touchait à la plaine d’Esdrelon (Yizréel) qui était restée aux Cananéens. Le Thabor est le principal lieu saint de Zabulon (Deutéronome XXXIII 19). C’est parce que Zabulon tirait profit des ports Phénicéens où beaucoup de ses ressortissants sont employés (Deutéronome XXXIII 19), qu’on le place souvent au bord de la mer.

³ Nephtali est une tribu israélite dont l’ancêtre éponyme est donné, dans la généalogie biblique, comme le fils de Jacob et de l’esclave Bala (Genèse XXX 7-8). La descrption du territoire de Nephatali, dans le livre de Josué (XIX 32-39) lui accorde une vaste région, mais son territoire propre ne devait pas dépasser la montagne de Nephtali (Josué XX 7) avec, au Nord, la ville sainte de Qédesh, au nord-ouest du lac Houlé.